Le passage du Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana devant l’Assemblée nationale le mercredi, 27 juin 2018, a diversement été qualifié par les parlementaires.
Si plusieurs députés ont salué la politique générale présentée par le chef du gouvernement, d’autres aussi une position contraire.
C’est le cas du député uninominal de Gaoual, Ousmane Gaoual Diallo qui, au sortir de cette plénière, s’est confié aux médias.
« Disons que c’est un catalogue d’intentions que les guinéens ne cessent d’entendre depuis 1958. Des intentions de bonne volonté qui ne sont pas en adéquation avec les capacités économiques de notre pays, ni avec les pratiques que nous avons vécues avec ce régime depuis huit ans. Un régime qui ne s’est pas montré soucieux de la justice, de l’application de la constitution, de l’équité dans la répartition des richesses, de la bonne gouvernance. Donc, tout un tas d’ensemble qui nous laisse perplexe par rapport à cette déclaration de politique générale du Premier ministre », s’est montré pessimiste le député de l’UFDG ajoutant : « Il n’est là que pour 20 mois, nous ne pouvons pas, pendant plus de 2 heures, entendre ce catalogue et avoir confiance. C’est de la chimère ! Nous allons le juger bien entendu sur les faits ; mais ce n’est pas une question de vote de confiance parce qu’il n’y a pas eu de vote aujourd’hui ».
Si le conseiller politique de Cellou Dalein Diallo ne doute pas de crédibilité du discours du premier ministre, il relève l’omission des sujets comme les questions de sécurité, d’immigration, de dialogue social : « j’étais surpris de n’avoir pas entendu dans ce catalogue d’intentions, des questions de sécurité. On sait que l’Afrique de l’ouest fait l’objet d’attaques terroristes, on sait aussi que notre jeunesse est en proie à l’immigration. Ce sont deux sujets qui ont manqué et qui inquiètent quand on sait que ce sont des préoccupations majeures ».
« Pour ce qui est de l’emploi, l’intention est là ; mais, les moyens, d’où il va les prendre, on ne sait pas. On parle d’une possible augmentation du prix des hydrocarbures, il a occulté le sujet. Le dialogue politique est en panne, il a occulté aussi de se rappeler lui-même que l’article 58 de la constitution lui donne le pouvoir de s’occuper de l’exécution des lois. D’autres députés se sont inquiétés de l’absence de la Haute cour de justice qui permet de juger les grands délinquants de l’Etat, les ministres en l’occurrence et les hauts fonctionnaires. Beaucoup de choses nous inquiètent dans cette déclaration et font qu’on ne peut avoir confiance ainsi », a laissé entendre le député Ousmane Gaoual Diallo.
Thierno Amadou OuryBALDE