Dans l’émission « Les Grandes Gueules » de la radio Espace du 27 juin dernier, le ministre de la Citoyenneté et de l’Unité nationale, Kalifa Gassama Diaby a maintenu sa décision de ne plus organiser la semaine nationale de la citoyenneté et de la paix (SENACIP).
Connu pour son attachement aux idéaux de justice, de démocratie et de l’Etat de droit, le chef du département de la citoyenneté et de l’unité nationale qui dit présider un ministère moral, est souvent perçu comme celui qui met en cause la responsabilité de l’Etat et de ses préposés ainsi que l’incivisme des citoyens dans l’atteinte des droits et libertés fondamentaux. Mais ce dernier estime que pour la construction d’un Etat respectueux et respectable, il faut avoir un socle moral et apprendre à rendre compte.
« Je vais rappeler une chose aux uns et aux autres, l’histoire est impitoyable. Les vérités dans ce pays seront sues. Tout le monde rendra des comptes. Pour l’instant, les ragots, les manœuvres, Gassama est ceci ou cela, ça m’est absolument égal. Ça ne m’empêche pas de dormir parce que je crois que ce qui est important, comme l’a dit l’autre, c’est que la vérité n’a jamais nuit aux causes nobles. Et nous sommes sur ce travail. Pour le reste, les gens peuvent dire et penser ce qu’ils veulent. Moi, je ne suis pas né ministre et ne mourrais pas ministre », a indiqué Kalifa Gassama Diaby.
Pour assumer toujours son discours de la dernière édition de la SEMACIP, il dira : « Je pense que quand on a du respect pour le peuple et quand on fait une déclaration, on la respecte. Je n’organiserai pas la prochaine édition de la SENACIP. La semaine prochaine, je vais présenter au gouvernement un projet de décret pour la création d’une agence de promotion du civisme qui sera autonome et indépendante. A propos de la SENACIP, je l’ai dit, mon histoire avec elle est terminée. Elle est définitivement terminée. Je suis fier d’avoir proposé cette loi et que le gouvernement l’ai soutenue et que le parlement l’ai votée à l’unanimité de tous les groupes politiques ».
Pour le ministre de l’Unité nationale et de la Citoyenneté, ceux qui dirigent doivent donner le bel exemple du civisme, s’ils veulent que les citoyens suivent leurs messages : « Quand vous allez vers des citoyens pour leur dire ce qui est normal ou pas, ce qui est civique ou pas, il faudrait quand même que ceux qui gouvernement soient exemplaires. Le civisme, ce n’est pas une dynamique à une tête. C’est une dynamique à trois têtes. Il y a les individus, la société, et l’État. Ce qui pose problème dans la sensibilisation dans notre pays, du fait déjà qu’elle ne suffit pas, c’est que si vous ne donnez des leçons que dans un sens, ça ne marche pas. Il faut que quand on donne des leçons aux citoyens, et qu’ils voient que ceux qui défendent ces valeurs respectent les valeurs qu’ils sont sensés imposer aux citoyens, si cette dynamique globale manque, le civisme ne marchera pas ».
En dehors des campagnes de sensibilisation, il faut faire recours aux mécanismes de sanctions, a estimé Kalifa Gassama : « ce n’est pas que la sensibilisation. Il faut punir. Il faut sanctionner. Mais quand on veut aussi punir et sanctionner, la loi n’aura son sens que lorsqu’elle s’applique à ceux qui sont sensés être les plus puissants. Si ce n’est pas le cas, si vous faites les lois pour les plus faibles, les plus fragiles, cette loi sera désuète. Elle mourra de sa plus belle mort. Il faut qu’on applique la loi à ceux qui pensent être au dessus des lois ».
« Un certain nombre de guinéens dont je fais partie n’ont plus l’intention de laisser ce pays à la merci de ceux qui cherchent le pouvoir pour leur bien-être personnel et pas pour celui du peuple », a témoigné le ministre de la Citoyenneté et de l’unité nationale.
Thierno Amadou Oury BALDE