«Dans votre déclaration de Politique Générale faite devant la Représentation Nationale le 27 juin 2018, vous vous êtes fermement engagé à mettre fin à l’impunité, à lutter contre la criminalité, à rétablir l’autorité de l’Etat, à appliquer la loi dans toute sa rigueur pour tous les manquements (…) Vous devez tout faire pour respecter vos engagements ».
Ces propos sont ceux du président de l’Assemblée Nationale à l’endroit du Premier ministre Dr Ibrahima kassory Fofana à l’occasion de la clôture de la session des lois hier jeudi 5 juillet 2018.
Le premier responsable du parlement guinéen a exhorté l’actuel locataire de la primature à respecter ses engagements. Ce, pour le révéler les défis aux quels son gouvernement est confronté surtout avec l’augmentation du prix des produits pétroliers.
D’après Claude Kory Kondiano, « il y avait les conséquences néfastes des pertes énormes liées au non-ajustement de la hausse du prix du carburant à la pompe en dépit de la hausse permanente du prix du brut sur le marché mondial». Mais reconnait-il, « l’augmentation du prix du carburant à la pompe ne permettra pas à l’Etat de résoudre le problème d’insuffisance de ressources dans la mesure où cela se traduit pour lui par une situation de point mort. C’est-à-dire de point d’équilibre où il n’y a pour le Trésor, ni surplus d’entrées, ni perte de recettes fiscales».
A dire vrai, l’Etat dot intégrer la pratique du mécanisme de flexibilité des prix à la pompe, a-t-il laissé entendre.
« si l’augmentation de production des pays producteurs est significative au point de faire baisser le prix du baril sur le marché mondial, il faudra que l’Etat fasse baisser le prix du litre des produits à la pompe pour prouver à la population et aux acteurs sociaux que le Gouvernement est bien ouvert à l’idée d’une répartition équitable du revenu national comme le souhaite la population guinéenne à tous les niveaux », a martelé Claude Kory Kondiano.
Profitant de la présence au parlement des Membres du gouvernement, représentants des institutions républicaines et internationales, corps diplomatiques accrédités en Guinée et acteurs de la société civile, Kory Kondiano a dénoncé dans son discours de clôture de la session des lois, la non promulgation des textes.
Sur les 217 textes adoptés depuis 2014, seulement 166 ont été promulgués selon lui. Sur ce, il a pointé un doigt accusateur sur l’exécutif pour non-respect de l’Article 95 de la Constitution guinéenne du 07 Mai 2010 qui dispose : « Les lois organiques sont obligatoirement soumises par le Président de la République à la Cour constitutionnelle avant leur promulgation. Les lois ordinaires, avant leur promulgation, peuvent être déférées à la Cour constitutionnelle soit par le Président de la République soit par le Président de l’Assemblée Nationale ou par un dixième des Députés ».
«Ces dispositions ne sont pas respectées à la lettre par le Secrétariat Général du Gouvernement qui soumet pratiquement toutes ces deux catégories de lois à la Cour constitutionnelle, alors que cela, est facultatif pour les lois ordinaires » a-t-il déploré.
Pour palier à ce manquement, Il affirme que le Secrétaire Général de l’Assemblée Nationale doit veiller à ce que ses services travaillent dorénavant en étroite synergie avec ceux du Secrétariat Général du Gouvernement.
Thierno Amadou Oury BALDE