« Dans une négociation collective, il y a plusieurs étapes. nous sommes arrivés à une nouvelle étape qui nécessite une suspension de nos discussions. Le temps pour nous représentants de l’Etat de faire des contacts nécessaires, pour le syndicat d’en faire autant ainsi que le patronat. Les négociations se poursuivront dans les prochaines heures ou dans les prochains jours ».
Ces propos de l’Inspecteur Général du Travail Dr Alia Camara, à l’issue de la 3ème rencontre les parties prenantes le 9 juillet sont ceux qui annoncent la suspension des négociations à la Bourse du Travail à Kaloum.
Le président de la commission syndicale aux négociations et également secrétaire général adjoint de la CNTG (Confédération Nationale de Travailleurs de Guinée) a dénoncé une nouvelle fois ce qu’il qualifie de manque de volonté du gouvernement à dénouer la crise.
« Depuis que nous avons entamé les négociations, nous ne faisons que tourner en rond, nous ne bougeons pas. Le gouvernement est campé sur sa position en maintenant le prix du litre du carburant à la pompe à dix mille francs guinéens et il souhaite que nous discutions sur les mesures d’accompagnement (…) », a déclaré Mamadou Mansaré, porte-parole de l’inter-centrale CNTG-USTG.
A cause de cette hausse dénonce-t-il, « aujourd’hui le prix d’un sac de ciment est passé 60 000 GNF à 80 000 GNF. Un kilo de viande est passé de 40 000 GNF à 60 000 GNF. Le prix de la miche de pain est passé de 3 000 à 5 000 GNF. Bref, tout a doublé, un petit tas de piments se vend à 2 000 GNF. C’est pour dire que la vie est devenue intenable ».
« Tenez-vous bien, à chaque fois qu’il s’est agi de défendre l’intérêt de la Guinée, le syndicat a été toujours au devant la scène. Nous avons serré la ceinture jusqu’à ce que nous ayons eu le PPTE. Nous avons encore serré la ceinture quand il fallait achever le programme avec le FMI et la BM. Nous avons serré la ceinture pour entamé un nouveau programme avec FMI et BM (…)», a-t-il rappelé.
A l’en croire, le gouvernement de Kassory tourné dos à ses priorités pour se pencher à la hausse du prix du carburant : « Le FMI et la BM ont fait des recommandations que nous avons eues copie. C’est un tableau de trois pages et parmi ces recommandations, la première mesure, c’est la lutte contre la corruption, rendre clair les passations des marchés. Nous nous demandons pourquoi le gouvernement Kassory Fofana n’a commencé que par le carburant. Les 2/3 des carburants vont dans les départements ministériels. Ils n’atteignent pas les services déconcentrés (…)».
« Ce qui est dramatiquement dans ce pays, est qu’à l’Assemblée nationale, les députés ne sont pas d’accord sur beaucoup de choses, mais ils sont tous d’accord sur le budget. Comment vous pouvez comprendre qu’à l’Assemblée nationale, le personnel n’est pas immatriculé ? Il n’est pas bien payé. Les travailleurs sont licenciés et renvoyés. Dans tous les pays du monde, le personnel du parlement est syndiqué sauf en Guinée. Quand vous prenez le budget national, dans tous les pays du monde, le jeu de hasard fait une grande partie des recettes de l’Etat…», a-t-il laissé entendre.
Thierno Amadou Oury BALDE