« Nous n’avons pas besoin d’affrontement et de confrontation. Nous voulons d’un syndicalisme apaisé, à l’instar de ce qu’on connaît en Europe ».
Avec ces propos, Dr Ibrahima Kassory Fofana brise son silence ainsi que celui du gouvernement !
Dans une récente déclaration relayée par la presse nationale, le premier ministre guinéen se montre assez confiant avec son gouvernement à ne jamais revenir sur sa décision, malgré la pression des forces sociales composées d’acteurs syndicaux et de la société civile.
Si l’inter-centrale Syndicale CNTG-USTG manifeste sa détermination dans la poursuite de la grève qu’elle a déclenchée contre la hausse du prix du carburant en dépit de l’annonce de son retour sur la table de négociation, le gouvernement ne compte pas aussi reculer.
A travers le chef de la primature, l’exécutif exprime ses préoccupations. D’après Dr Kassory Fofana, le mouvement syndical à besoin de reforme pour bénéficier de l’appui de son gouvernement : « j’invite le monde syndical à se reformer. Il aura tout l’appui du Gouvernement dans cette reforme. Nous voulons des syndicalistes qui participent, au près du Gouvernement, en relation intelligente avec les patrons, à la création de la richesse et au meilleur partage de cette richesse dans la paix, pas dans l’affrontement ».
A l’entendre, le dialogue social dont il est garant conformément aux dispositions de la constitution guinéenne du 07 Mai 2010 ne peut être mis en exergue que lorsque que cela y va dans l’intérêt de l’institution gouvernementale qu’il dirige : « Le Gouvernement en ce qui nous concerne, nous sommes résolus à créer les conditions de sécurité dans ce pays. Nous sommes résolus à créer un environnement propice à l’investissement. Nous devons le faire parce que la plupart de nos compatriotes, notamment les jeunes, n’ont pas accès à leur premier emploi ».
Qualifiant les syndicats de ne pas être des rois comme ils le croient, le chef du gouvernement dira qu’il est essentiel que : « le syndicalisme en Guinée soit reformé. Les syndicats ne sont pas des rois ; les rois, ce sont les créateurs d’emplois, ce sont les employeurs ».
Toutefois, l’homme politique affiche sa volonté pour le dénouement de la crise avec l’ouverture du dialogue : « je souhaite que les syndicats viennent avec des propositions concrètes visant à améliorer les conditions de vie et de travail des syndiqués. Nous sommes ouverts ! Mais pas dans la confrontation ! »
A l’en croire, moins sont les guinéens qui travaillent et qui appartiennent à des structures syndicales.
Conscient de cette réalité, Dr Ibrahima Kassory Fofana jouera à l’arbitre : « Le Gouvernement gouverne, le syndicat et les travailleurs. Nous sommes 12 millions d’habitants, combien sont syndiqués ? Moins de 200 mille ! »
« Nous Gouvernement nous sommes responsables des 12 millions. Alors nous avons un arbitrage à faire entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas. Notre préférence va vers ceux qui ne travaillent pas », indique-t-il.
Thierno Amadou Oury BALDE