Les travailleurs qui montent au créneau contre la fameuse convention entre le port autonome de Conakry et une société turque sont attendus ce mardi, 14 août à la bourse du travail à l’appel de l’inter centrale-syndicale CNTG-USTG.
A l’origine de ce nouveau bras de fer entre le gouvernement et les syndicats, la signature d’une convention de gestion du Port Autonome de Conakry pour les trente prochaines années avec une entreprise turque.
Alors que l’inter centrale-syndicale était hier lundi en réunion sur la grève générale et illimitée contre la hausse du prix du carburant à la pompe, le syndicat du Port Autonome de Conakry débarquent à la bourse du travail pour expliquer la situation qui prévaut au niveau de ce service public.
Dénonçant l’appui des forces de sécurité, Cheikh Chérif Touré, secrétaire général du syndicat du port autonome de Conakry note dans ses explications qu’il avait cadenassé avec ses camarades les portails du Port en guise de protestation contre la signature du contrat. Mais d’autres syndicalistes qu’il qualifie de « corrompus » sont venus ouvrir les lieux.
Selon lui, « ce qui est arrivé au port est la suite de la grève de l’inter-centrale syndicale CNTG/USTG. Nous avons décidé de durcir le ton. Ce durcissement est causé par la signature d’un contrat par le port autonome sur instruction du président de la République ».
Dans le nouveau contrat conférant la gestion du port autonome de Conakry à une entreprise turque, Cheikh Chérif Touré déplore des manquements : « le recrutement du personnel revient aux turcs. C’est à eux de recruter leur propre personnel et tout le personnel sera licencié. Les 800 travailleurs seront tous mis dehors. Donc, ceux-là vont recruter leurs employés. Ça peut être des étrangers, des burkinabé, des sénégalais, des maliens et même des turcs ».
« Dans ce contrat, il est dit que les Turcs ne payeront pas de taxes ni d’impôts pour une période de 10 ans. Et, ils vont exploiter le port sans faire des investissements », a-t-il dénoncé.
Pour éviter cette situation, les responsables syndicaux du port réclament l’annulation pure et simple de contrat, car disent-ils « le pays est régi par le principe de séparation des pouvoirs ».
« S’il est vrai que c’est à l’exécutif de faire un projet de loi dans ce sens, il appartient aussi à l’Assemblée nationale d’examiner ledit contrat et de le ratifier. Mais, si trois individus se réunissent dans un bureau pour signer un contrat de façon unilatérale, sans le consentement des travailleurs ou des membres de la direction sectorielle ou du peuple de Guinée, c’est une vente. Puisque, selon le contrat, dans les recettes du port, la Guinée n’a que 18% », a fustigé Cheikh Chérif Touré.
Après ce compte rendu, les responsables de l’inter-centrale CNTG-USTG s’engagent à user de leur baguette magique pour porter la voix des travailleurs du port autonome de Conakry.
« C’est une partie de notre chair qu’on est entrain de couper. Mais, nous irons jusqu’au bout. Nous n’allons jamais reculer », a rassuré Mamadou Mansaré, porte-parole de l’inter-centrale CNTG-USTG.
Thierno Amadou Oury BALDE