En audience correctionnelle ce mercredi 26 septembre, le Tribunal de Première Instance de Kaloum a connu la comparution des prévenus dans l’affaire dite détournement d’un montant de 28 milliards de francs guinéens à la FEGUIFOOT.
Les débats ont porté sur l’exception d’incompétence du tribunal soulevé par les avocats de la défense ainsi que la nullité de procédure relative à l’instruction du dossier et la prescription extinctive de la poursuite.
Alors que les prévenus Salifou Camara, Ibrahima Barry, Aly Camara et Aboubacar Morton Soumah sont poursuivis pour abus de confiance et atteinte à l’image d’autrui sous la base d’un rapport d’audit effectué sous l’autorité d’Antonio Souaré avec la complicité de la FIFA, les avocats de ces derniers parlent de montage de toutes pièces.
« Les exercices visés dans la plainte ont été clos lorsque Antonio Souaré n’était pas président de la FEGUIFOOT. A-t-il le droit de revenir sur la gestion de ses prédécesseurs, alors que la FIFA avait donné son avis sur ces exercices ? Monsieur Antonio Souaré vient oubliant que l’Administration n’est pas rétroactive, porter plainte contre ces personnes quand bien même qu’il n’était pas président de la FEGUIFOOT. Cette affaire ne peut être examinée par votre tribunal puisqu’elle a été statuée par la FIFA, seul organe habilité à connaitre les contentieux de cette nature. Comment peut-on être plus royaliste que le roi », a expliqué Me Dinah Sampil, demandant à la juridiction d’observer les exceptions de nullité de la procédure suivie s devant le doyen d’instruction et son incompétence à examiner l’affaire.
De son côté, le parquet trouve cette attitude de défense avocats des prévenus. Le substitut du procureur Lansana Sangaré dira être heureux que la défense ait soulevée des exceptions. Mais indique-t-il, ils ont oublié de parler d’infraction grave à la loi pénale. « Le parquet estime qu’il s’agit des infractions commises à la loi pénale. Dans l’ordonnance de renvoi qui saisi le tribunal, ils n’ont pas évoqué les dispositifs. Ils n’ont donc pas parler non plus de l’absence de leur client devant le procureur et le juge d’instruction. Il faut donc se poser la question de savoir pourquoi M. Salifou Camara a refusé de répondre à la convocation aux officiers de police judiciaire », ajoutant : « Comment peut-on notifié l’ordonnance de renvoi de renvoi d’un prévenu qui n’a pas répondu à l’interrogatoire ou l’audition. Nous avons demandé la levée du mandat d’arrêt décerné contre lui permettre de comparaitre », a affirmé l’empereur des poursuite ».
« Je ne vois pas rien de criminel si le juge d’instruction effectue un déplacement pour entendre une partie civile », a martelé le procureur pour répondre à la défense qui pense que la juridiction d’instruction a été influencée par Antonio Souaré.
En revenant sur la jurisprudence à laquelle a fait allusion la défense dans l’affaire Blatère et Platini, la partie civile regrette l’attitude de cette ses confrères : « la défense veut dire que tribunal ne peut examiner ce dossier. Pourtant, ce sont les litiges de nature sportive qui peuvent être connus par la FIFA. Mais les affaires de détournements de fonds relèvent de la compétence des juridictions pénales ». Sur ce, Me Djibril Kouyaté a remonté les faits en ces termes : « c’est sous la présidence de M. Antonio Souaré que la FEGUIFOOT a pris l’initiative avec la FIFA de faire l’audit. A l’issue de cette opération, il ressort qu’un montant de 28 milliards GNF ont été détournés à des fins personnelles »
« C’est la première fois que j’entends que le mandat d’arrêt a été invalidé. Nous voulons savoir quelle pression cours le parquet. Sinon, le mandat d’arrêt a été notifié à Interpol. Mais personne n’a mis main sur le prévenu Salifou Camara. On doit assumer ses responsabilités, on a pas à fuir à sa justice parce qu’elle pourra un jour nous rattraper. Mais super V a décidé de se soustraire de la justice guinéenne. Qu’on ne vienne pas nous dire que les exceptions relèveraient de l’article 282 du code de procédure pénale. Nous demandons que le tribunal passe outre cette demande de nullité et d’exception d’incompétence. Parce que tout cela n’est que de la plaisanterie ».
Pour répliquer, la défense sollicite que la juridiction renvoie la partie civile et le parquet à mieux se pourvoir devant les instances de la FIFA en invoquant les dispositions des articles 282 et 290 du code de procédure pénale et des articles 57, 58 et 59 du statut de la FIFA ainsi l’article 60 et suivant du règlement intérieur de la FEGUIFOOT.
Contre toute attente, la présidente du Tribunal Mariama Doumbouya a renvoyé l’affaire le 07 Novembre prochain pour se prononcer.
Depuis le TPI de Kaloum, Thierno Amadou Oury BALDE
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