Les acteurs politiques

Le décret de confirmation de l’élection de Mohamed Lamine Bangoura à la  tête de la Cour Constitutionnelle continue de susciter de réactions dans le paysage sociopolitique.

Le haut représentant du chef de l’Etat qualifie l’éviction de Kélèfa SALL à la présidence de la plus haute juridiction de son pays quelque chose d’inacceptable.  Sidya Touré qui s’est exprimé dans les médias, estime  que la procédure de destitution du président de la Cour Constitutionnelle au profit du vice-président de l’institution par les frondeurs est non seulement viciée, mais aussi   la confirmation de l’élection de ce dernier est un acte hautement politique.

« C’est quelque chose qui ne peut pas être accepté, nous ne pouvons pas l’accepter ni juridiquement, ni politiquement et cela dévalue notre pays…, ce n’est pas légal. Je condamne l’acte, nous ne sommes pas d’accord avec cette façon de faire, le droit c’est le droit, la cour constitutionnelle ne relève pas de la présidence de la république », a dénoncé le président de l’UFR, dans l’émission ‘’les grandes gueules’’.

Qualifiant  le remplacement de Kéèfa Sall d’un acte de parjure qu’il impute au chef de l’Etat ayant l’obligation de respecter et de faire respecter la constitution, le chef de file de l’opposition guinéenne ne va pas par quatre chemins contre le régime : « L’opposition républicaine réagira de la manière la plus ferme contre cette violation de la constitution de notre pays».  « Nous allons entreprendre des consultations avec les forces vives, avec tous les patriotes déterminés à défendre la constitution, la légalité, pour qu’ensemble nous puissions opposer à cette forfaiture la réaction qui convienne. Et croyez-moi, Alpha Condé trouvera les patriotes Guinéens sur son chemin, dans sa tentative de tripatouiller la constitution pour s’offrir un troisième mandat », a menacé Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG.

Tout comme ce dernier, Dr Faya Millimono ne décolère pas contre le chef de l’Etat qu’il accuse d’être à l’origine de la crise au sein de la Cour Constitutionnelle : « C’est Alpha qui a créé cette situation pour des raisons que nous savions. Nous avons écouté les spécialistes en Droit qui ont dit clairement que la procédure de destitution de Kèlèfa, n’a obéit à aucune règle légale. Si Kèlèfa Sall, peut être enlevé illégalement à la tête de la cour constitutionnelle, Alpha aussi peut être enlevé illégalement à la tête de la Guinée ». « Désormais, nous demanderons le départ d’Alpha Condé. Si ça doit prendre un mois, deux mois ou un an, nous poursuivrons cet exercice jusqu’à ce qu’il parte. Parce qu’on on ne peut plus parler d’élections en Guinée, nous n’avons aucune institution capable d’encadrer celles-ci dans notre pays »,  a laissé entendre le président du Bloc Libéral.

Hormis les politiques, les acteurs de la société civile haussent aussi le ton. Ils interpellent la Cour Suprême à prendre ses responsabilités dans une déclaration rendue publique. Après avoir condamné le décret confirmant l’élection de Mohamed Lamine BANGOURA, « les Forces Sociales de Guinée lancent un appel à la cour suprême à prendre ses responsabilités en vue de diligenter la plainte introduite par la société civile à travers le Balai Citoyen pour faux et usage de faux en écriture publique à la cour constitutionnelle ».

Par la même occasion, les Forces Sociales de Guinée invitent  les citoyens, syndicats, les politiques à se mobiliser et à unir leurs forces pour mettre fin disent-elles, aux velléités et violations répétées de la loi selon elles.

Reste à savoir si le front qui pointe à l’horizon pourra-t-il faire changer la donne. Mieux,  faut-il déjà douter d’un éventuel boycott des prochaines  élections nationales par l’opposition ?

D’ici là, il n’ya pas de doute que les acteurs concernés  se projettent dans des manifestations pacifiques.

Thierno Amadou Oury BALDE