Alors qu’elle fait l’objet de critique par bon nombre de justiciables guinéens, l’Administration judiciaire a été auréolée par son chef de département, garde des sceaux.
Pourtant tous les noms d’oiseau tournent autour de son qualificatif.
« Justice moribonde, justice en perte de vitesse ou encore justice deux-poids-deux mesures », ceci représentent l’anathème jeté sur la justice guinéenne par ceux qui décrient son existence.
Souvent, les procès des hautes personnalités administratives et politiques ou encore les recours administratifs et contentieux en font foi.
Mais le ministre de la justice, Maître Cheick Sako, lui ne voit que les avancées significatives des reformes engagées pour une bonne administration de la justice guinéenne. C’est pourquoi dans les médias, il se réjouit : « les réformes mises en œuvre ont transformé le paysage institutionnel de la Guinée, avec à la clé la création de nouvelles juridictions dotées de pôles de compétences rénovées ».
Il a tout de même rappelé la création de huit nouveaux tribunaux de premières instances dans les quatre régions naturelles de la Guinée, la suppression de la Cour d’Assises et l’extension de la compétence des tribunaux de premières instance aux affaires criminelles, la suppression des justices de paix dans lesquelles, le juge unique exerçait à la fois les fonctions de poursuite, d’instruction et de jugement, la création du tribunal de commerce de Conakry, la création de tribunaux militaires , la création du Conseil Supérieur de la Magistrature.
Outre ces avancées, on note d’après l’ancien avocat du barreau de Montpellier, les réformes réglementaires et législatives. L’un des résultats de cette réforme a-t-il expliqué le mercredi 12 décembre, est l’omission de la peine de mort dans l’arsenal juridique, plaçant la Guinée dans les Etats qui ont établi un moratoire de Droit.
« La réforme du code pénal et du code de procédure pénale a permis d’instaurer un régime d’abolition de droit de la peine de mort dans notre pays. La peine de mort n’a pas été abolie par un Loi, elle n’a pas même été abolie formellement. Simplement on l’a retiré du code pénal. C’est ce qu’on appelle un moratoire de Droit. Quand je suis venu on était sur un moratoire de fait. J’ai été interpelé à l’ONU (…) les magistrats peuvent condamner les gens à mort, ils restent en prison puisque l’actuel président de la République a été clair là-dessus, il ne fera pas exécuter les condamnés à mort. Il fallait passer à un moratoire de fait, un moratoire de Droit. La différence entre un moratoire de Droit et l’abolition, il n’y en a pas », a indiqué le Ministre guinéen de la justice, garde des sceaux.
Puis a-t-il ajouté, « quand les députés seront prêts, quand le Gouvernement le voudra on entérinera cette situation de fait qui est là ».
De l’autre côté, l’élimination dans l’arsenal juridique des dispositions discriminatoires à l’égard des femmes et des autres couches sociales défavorisées, la répression des nouvelles formes de criminalité, de crime organisé, de toutes formes de violences basées sur le genre, de la corruption et de l’impunité sont aussi les acquis obtenus dans les instruments juridiques.
Thierno Amadou Oury BALDE