C’est dans la salle des congrès du Palais du peuple de Conakry que les états généraux de la décentralisation et du développement local ont été officiellement lancés ce jeudi, 14 février 2019.
La cérémonie présidée par le chef de l’Etat, Pr Alpha CONDE, a pour objectif de faire le point autour de l’Administration territoriale des surtout la gouvernance des collectivités locales.
Selon le Général Bourema CONDE, ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, cette a rencontre deux jours (les 14 et 15 février 2019), s’inscrit dans de la mise en œuvre de la politique sociale et économique du président de la République.
« La rencontre a ceci de particulier, qu’elle place pour la première fois, groupés en un bloc monolithique sous les yeux de leur plus haute hiérarchie, l’ensemble des maires du pays, l’ensemble des préfets, l’ensemble des secrétaires généraux des communes, une forte représentation des sous-préfets et l’ensemble des gouverneurs du pays. S’il est vrai qu’au cours de ses nombreux périples à travers les quatre (4) régions du pays, monsieur le président de la République les a rencontrés séparément, l’on ne pouvait rêver meilleure aubaine que ce rassemblement de la territoriale au grand complet devant le Chef de l’Etat, le premier administrateur territorial », a déclaré le Général Bouréma Condé.
Sur ce, le chef du département de la Décentralisation a invité les nouveaux élus des collectivités locales à se départir de leur considération politique dans l’exercice de leurs nouvelles fonctions maires : « Un élu est l’expression ou l’émanation d’une volonté locale manifestée dans les urnes. Quant aux maires plus spécifiquement, ils sont les relais qui incarnent et consolident la République. Ils ne sont plus partisans des causes politiques ou politiciennes ».
Dans l’exécution de leur mission de service public a-t-il expliqué sur guineematin.com, « les maires ont une obligation de traitement équitable et d’équité envers tous les citoyens. Ils sont des agents publics au service des populations dans leur diversité d’opinions et de convictions. Les maires sont garants du renforcement de la paix et du respect de la gestion local, de l’unité nationale, de la sécurité des personnes et de leurs biens, de la tranquillité publique ».
Pour le président de la République Alpha Condé, les Etats généraux doivent être un moment de vérité. C’est pourquoi, il a dénoncé les tares de l’Administration guinéenne dont il assure le premier levier : « On ne peut pas être à Conakry : Président, ministre ou Premier ministre, et savoir exactement comment vivent les populations localement. Mais aussi, je remarque très souvent que nos représentants dans les régions ou dans les préfectures ne vont pas très souvent auprès des populations. J’ai fait une tournée dans beaucoup de préfectures et de sous-préfectures, j’ai constaté qu’il y a des sous-préfectures qui n’ont jamais vu un préfet. Alors, si le président peut aller dans une préfecture, comment ça peut se faire que le préfet ne peut pas y aller ? Voilà donc une des tares de notre administration, le fait que les dirigeants sont coupés de la base. J’espère que nos nouveaux élus éviteront cette tare. Donc, ces Etats généraux doivent être un moment de vérité, où nous devons nous parler franchement, pour voir quelles sont nos tares, quels sont nos manquements face aux besoins des populations », a affirmé le chef de l’Etat.
« La décentralisation n’a pas encore atteint son but pour plusieurs raisons. D’abord, elle n’a pas été poussée au bout et deuxièmement, c’est la mauvaise gouvernance. Il faut reconnaître que la mauvaise gouvernance, ce n’est pas seulement au niveau central. Combien de responsables locaux reçoivent des ristournes ? Nous venons de vivre le dernier cas à Dubreka, où une société de carrière a payé des milliards et la population s’est révoltée en pensant qu’ils n’ont rien payé alors les responsables locaux ont détourné », s’est il interrogé ajoutant : « nous veillerons strictement à ce que l’argent de l’Etat que ça soit au niveau central, décentralisé, des préfectures ou sous-préfectures, soit dépensé selon les règles des finances publiques et non pas au profit de quelques individus ».
A rappeler que cette rencontre a connu la participation des gouverneurs de régions, des préfets et sous préfets ainsi que les maires des communes rurales et urbaines.
Thierno Amadou Oury BALDE