C’est en début de semaine que Mathurin Millimono, responsable de l’entreprise d’imprimerie Mil Impression, a comparu devant le tribunal de première instance de Kaloum. Ce, pour tirer au clair l’affaire l’opposant avec son avocat Aboubacar Ouattara qu’il accuse d’avoir abusé de sa confiance.
Alors que la procédure disciplinaire suit son cours normal devant le Conseil de l’ordre des avocats, la justice statue alternativement sur le dossier.
A la barre, Mathurin Millimono dit être acquitté des honoraires des avocats qui l’ont défendu pour l’obtention des 6 milliards de francs guinéens que l’Etat devait à son entreprise.
Même s’il ne se souvient pas de tous ses avocats, il retient quand même Me Ouattara, Me Benjamin Millimono et Me Silvain Millimono ainsi qu’un avocat ivoirien qui l’a défendu devant la Cour commune de justice et d’arbitrage de l’OHADA.
« J’étais en séjour médical à l’étranger. J’ai demandé à Me Ouattara d’attendre mon retour, mais il n’a pas accepté. Il a mis de la pression sur moi et sur ma famille. Il disait que les autres avocats ont porté plainte contre lui pour leurs honoraires », a expliqué le patron de Mil Impression.
Poursuivant, il affirme avoir donné l’autorisation à Me Aboubacar Ouattara de faire des retraits sur le compte bancaire de son entreprise. D’après lui, Me Ouattara a retiré deux milliards sept cents quatre-vingt millions de francs guinéens pour couvrir les honoraires de tous les avocats et les frais de l’huissier de justice qui a travaillé dans ce dossier. Mais contre toute attente, personne d’eux n’a bénéficié du montant débloqué. Ce qui fait que ces derniers se sont retournés contre lui.
Contrairement à ce qu’avance Mathurin Millimono, les avocats de Me Ouattara estiment que seul leur client avait fait face à la justice car selon eux, c’est le nom de Me Ouattara seul qui se trouve dans tous les dossiers de Mathurin Millimono devant la justice nationale et celle internationale.
S’agissant de la question de savoir pourquoi Me Benjamin Millimono et Me Silvain Millimono n’ont aucune trace dans le dossier, Mathurin Millimono répond : « Je ne sais pas ». « Je sais quand même qu’eux aussi m’avaient défendu et que Me Ouattara avait pris l’argent pour eux aussi », a-t-il ajouté.
Après l’audition de Mathurin Millimono, le tribunal a renvoyé l’affaire au 18 mars prochain pour la suite des débats avec la comparution des avocats à titre de temoins Me Benjamin et Sylvain Millimono.
Thierno Amadou Oury BALDE