Justice

Poursuivi pour diffusion et mise à disposition d’autrui des données de nature à troubler l’ordre ou la sécurité publics, de communication de fausse information, de menaces notamment de violences ou de mort par le biais d’un système informatique,  Adourahmane Bella Bah  a été fixé sur son sort ce mercredi 5 février.

L’activiste du Front National pour la Défense de la Constitution et président de la plateforme Jeunesse Citoyenne a été condamné à un de prison avec sursis et au payement d’une amende 20 millions de Francs Guinéens conformément aux dispositions de l’article 361 du code de procédure pénale.

Avant que cette décision ne soit rendue par le président du tribunal Mohamed Diawara, des réquisitions et plaidoiries ont été formulées par les parties au procès.

Le procureur de la République a requis le maintien dans les liens de la culpabilité le prévenu sous le fondement des  articles 560 et 561  du code pénal. Le représentant du ministère public demande sa condamnation à trois (3) ans d’emprisonnement ferme et payement de 2 francs guinéens. Pour le parquetier, l’agent pénal a reconnu les faits à lui reprocher et n’a manifesté aucun regret sur les publications qu’il a faites sur les réseaux sociaux incitant à la violence, la révolte et au génocide.  « Sur les 35 publications, il a reconnu 19. Il reconnait être l’auteur  duquel sur lequel  la publication a été faite pour inciter les populations à la haine, la violence et au génocide », a insinué l’empereur des poursuites.

De son côté, la défense a demandé que son client soit renvoyé des fins de la poursuite conformément aux dispositions de l’article 544 du code de procédure pénale en dénonçant ce qu’elle qualifie de justice à géométrie variable. Le collectif d’avocats de la défense dit être confuse en entendant le  procureur parler tantôt de diffamation et tantôt de protection des données à caractère personnel.  « Ce qui donne l’impression aux citoyens qu’il n’ya pas de justice, c’est lorsqu’il ya deux poids deux mesures. Ceux s’opposent au projet de  nouvelle constitution et au troisième mandat sont poursuivis, mais ceux qui font la promotion parfois avec des publications graves  jamais. Notre client a été victime de son opposition. Les faits dénoncés par Bella sont réels et ne pas les reconnaître c’est la preuve d’une grande cécité. Les réseaux sociaux sont devenus une toile défouloirs. Lorsque la colère éclate, il ya une certaine démesure. Il faut tenir compte du contexte dans une situation particulière », a lancé Me Mohamed Traoré.

Sur la même longueur d’onde, Me Thierno Souleymane Barry  indique l’activiste est victime de l’amour qu’il éprouve pour son pays. C’est pourquoi dit-t-il, il a aujourd’hui des problèmes avec la justice : « Bella n’a fait que dire la vérité en disant qu’ils arrêtent  libèrent les jeunes en contrepartie d’une rançon ».

«Il faut un sursaut national. Evitons de tomber dans les pièges de ceux qui veulent  opposer les communautés pour sauvegarder leurs intérêts. Notre rôle c’est défendre le peuple, l’Etat de droit et surtout la constitution. Il faut s’attaquer à la racine du mal, c’est-à-dire ceux qui veulent tripatouiller la constitution du 07 mai 2010. Ceux qui  défendent la constitution sont mis aux arrêts et ceux qui violent celle-ci applaudis », a indiqué Me Hamidou Barry.

Finalement, la juridiction condamne le prévenu à un an de prison avec sursis suivi d’une amande de 20 millions de francs guinéen. Mais la défense par la voix de Me Salifou Béavogui annonce relever appel auprès de la Cour d’Appel de Conakry.

Thierno Amadou Oury BALDE

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