
En faveur d’une conférence de presse qu’il a animée dit-il, pour « mettre fin aux interprétations sciemment colorées et volontairement maquillées, pour jeter l’anathème et l’opprobre sur la Guinée » sur les événements survenus les 22 et 23 mars dernier à Nzérékoré, le procureur général de Kankan Yaya Kaïraba Kaba tient pour responsable le Front National pour la Défense de la Constitution .
Dans son intervention, le magistrat de parquet a remonté quelques éléments de faits pour trouver des pistes et liens de causalité sur ces tristes événements ayant couté la vie à une trentaine de personnes et causé des dégâts matériels importants.
« C’était le 22 mars 2020, à 11 h, qu’un groupe de jeunes quittait un bar appelé Amazone au quartier Belle–vue. Ce groupe s’est violemment opposé à l’installation des bureaux de vote dans leur quartier. Repoussé par les forces de l’ordre, ce groupe est venu s’attaquer à la maison du citoyen Tidiane Condé, et tirer à bout portant sur lui avec un calibre 12, de fabrication locale. Pratiquement, c’est ce qui a été l’élément déclencheur de l’événement qui a embrasé la ville de N’Zérékoré. À la suite de cela, les enquêtes ont été entreprises et ont permis des interpellations », a déclaré le procureur Yaya Kaïraba Kaba lors d’une conférence de presse mardi 26 mai 2020.
D’ajouter : «pour la compréhension de la genèse des faits, il y a lieu de rappeler que ces événements ont été conçus et préparés à partir de ce qui suit : au cours d’une réunion tenue par des éléments du FNDC à N’Zérékoré le 19 mars, il a été question de reconduire leur plan du 1er mars, qui a été avorté à cause du report des élections.
Ce plan consistait au déploiement des groupes armés dont certains venus du Libéria et pour d’autres de Conakry. Ces groupes étaient répartis en trois sous groupes. Le premier se nomme (le combattant). Il était positionné à Bangoïta, préparé par un certain féticheur nommé Ivre sous la direction de Moïse Haba du parti Bloc Libéral et sur financement du citoyen Cécé Loua du parti UFR. Ce groupe était chargé d’opérer dans les quartiers Belle-Vue, NDalaye, Double et Souloupa. Le deuxième sous groupe positionné à Niako Yakpala était composé de plus d’une centaine de personnes. Ce groupe était chargé de déloger la troupe de la quatrième zone militaire et opérer dans les zones de Mohomou, de Niako Yakpala, l’Université et Panla. Et le troisième sous groupe était positionné à Saamoye et Nianpala sous la direction d’un certain Louis Creux.
Ces différents loubards avaient pour rôle de provoquer et d’opposer les ethnies tout en faveur des troubles orchestrer, qu’ils surgissent et agissent sur ces combattants ».
Selon le bilan des événements présenté par l’empereur des poursuites des événements, il ya eu 30 morts, 77 blessés, 57 maisons brûlées, 31 magasins et boutiques calcinés, 15 ateliers entièrement incendiés, 12 véhicules et 5 motos aussi brûlés. A date, 57 présumés auteurs ont été interpellés dont 44 placés sous mandat de dépôt à la prison civile de Kankan et 13 autres en fuite, a relevé le représentant du ministère public.
Invoquant les dispositions des articles 206, 510, 511, 848, 784, 785, 523, 625, 239, 19 et 20 du code pénal, le procureur général a laissé entendre que les présumés auteurs sont poursuivies pour meurtres, incendie volontaire, détention illégale d’armes légères, associations des malfaiteurs, destruction d’édifices privées et des lieux de culte, participation délictueuse à un attroupement non-autorisé, coups et blessures volontaires, incitation à la violence et complicité.
A signaler qu’à cette phase de la procedure, seule la tenue d’un procès juste et équitable permettra de situer les responsabilités.
Thierno Aissata BALDE