Poursuivi pour « menaces notamment de violence ou de mort par la mise à la mise à la disposition d’autrui, d’informations de nature à troubler la sécurité publique ; communication et divulgation de fausses informations », Oumar Sylla, alias Foniké Menguè a été entendu ce jeudi, 6 Août au tribunal de première instance de Dixinn.

A l’ouverture de son procès, le responsable des antennes et des actions du FNDC qui s’est présenté comme un prisonnier politique, a rejeté en bloc les faits mis à sa charge.

L’opposant à un troisième mandat en Guinée, a laissé entendre qu’il est victime d’arrestation et  de détention  à cause de  son opposition au projet d’Alpha Condé.

Plus loin, l’activiste a accusé chef de l’Etat guinéen d’avoir dépêché ses émissaires pour lui faire changer de position, mais en vain.  .

« C’est le vendredi, 17 avril 2020, que des policiers encagoulés sont venus chez moi, à bord de pick-up. Ils m’ont enlevé pour m’envoyer dans la villa 44 (à la cité des nations) sise à Kaloum. Après, ils m’ont envoyé à la sûreté où j’ai passé 3 nuits. De là, ils m’ont envoyé à la direction centrale de la police judiciaire (DPJ) où j’ai passé 5 jours avant de me déposer à la maison centrale. Une fois à la DPJ, je leur ai fait savoir que je n’accepterai pas de parler à l’absence de mon avocat… Mais je vais vous dire, je suis en prison parce que je me suis opposé au projet de 3ème mandat pour Alpha Condé. Alpha Condé a envoyé des émissaires : des ministres, des commerçants chez moi pour tenter de me faire basculer dans son camp, j’ai refusé », a-t-il déclaré.

D’après le procureur Sidy Souleymane N’Diaye, le prévenu est trimbalé en justice pour des propos incriminés dont le CD placé sous scellé en fait foi.

« Ce n’est pas une élection qui s’est tenue le 22 mars 2020. C’est une mascarade. Vous remarquerez que les militaires sont en train de tirer sur la population. Et les évènements du côté de N’Zérékoré sont très tendus », a rappelé l’empereur des poursuites qui soutient jusqu’à preuve du contraire que ce sont des propos ténus par le prévenu qui sont à l’origine de l’action judiciaire.

De son côté, la défense dit n’être pas informé de l’existence d’un tel CD : « En aucun moment, le juge d’instruction nous a notifié la présence de ce CD. Donc, on vous demande de l’écarter ».  D’ailleurs, elle a introduit une demande de mise en liberté  de son client en attendant l’aboutissement du dossier des réquisitions et plaidoiries jusqu’au verdict.  Ce qui a été rejeté par le tribunal qui a suivi  le parquet.

Pour la suite des débats, l’affaire a été renvoyée en huitaine, c’est-à-dire le 13 août prochain.

Finalement, le prévenu retourne en prison pour garder son mal en patience.

Daouda Yansané