Pour harcèlement moral et Faux et usage de faux, le Directeur Général de la Banque Islamique de Guinée (BIG) a comparu devant le tribunal correctionnel de Kaloum(Conakry1). Cette affaire qui remonte depuis 2018 a connu sa première audience publique le mercredi 7 octobre 2020.

Sidy Dieye a nié les faits qui lui sont reprochés par son ancien responsable des ressources humaines, Amadou Bah.

Dans ses explications à la barre, le prévenu a mentionné que le plaignant était plutôt sanctionné pour abandon de poste. « Il (Amadou Bah) a été muté dans une autre agence, autre que là où il servait. Mais, il a refusé d’y aller. Donc, Amadou a été sanctionné pour arrêt de travaux, conformément à l’article 151, alinéas 2 du code de travail », s’est défendu Sidy Dieye.

Appelé à la barre, le plaignant Amadou Bah s’est inscrit en faux contre les propos de son ancien patron, le Directeur Général de la BIG.

« Ma femme était malade. J’ai demandé une avance sur salaire de 70 millions de francs guinéens pour pouvoir l’évacuer. Elle était en état de famille ; et, le fœtus était mal positionné. Donc, l’objectif était de l’évacuer à l’extérieur. Mais, par après, mon père et mon frère sont tous tombés malade. Je les ai soignés avec cet argent. Ainsi, la banque a estimé que le fonds a été détourné, parce que le seul motif était de soigner ma femme. C’est ainsi qu’on m’a infligé une sanction disciplinaire. On m’a d’abord rétrogradé au poste de conseil clients à Lambanyi. Et, finalement, j’ai été licencié sous prétexte que j’ai refusé d’occuper le poste de conseil clients. Nous avons attaqué cette décision devant le tribunal de travail. Cette juridiction a annulé la sanction ; et, elle a ordonné ma réintégration immédiate. Mais, la banque a maintenu son licenciement. Il (Sidy Dieye) m’a empêché d’accéder à mon bureau. Il a bloqué mon salaire. Il m’a traité de menteur. Ils ont utilisé des règlements intérieurs de la banque qui ne sont pas en vigueur pour me licencier. Le règlement intérieur qu’ils ont utilisé n’est pas valable. C’est un document inapproprié. C’est du faux », a-t-il expliqué.

Confondu à son accusateur, le directeur général de la BIG a reconnu que cette affaire avait déjà été portée devant le tribunal de travail. Et, cette juridiction avait tranché en faveur d’Amadou Bah. Mais, se dédouane-t-il, Amadou Bah n’a pas donné du temps à la direction générale de la BIG qui devait examiner la décision du tribunal de travail. « Après cette décision du tribunal, Amadou est venu avec un huissier pour signifier la décision. Il est monté à la direction sans donner le temps à la direction générale d’examiner la décision », s’est défendu Sidy Dieye.

Pour la suite des débats, le tribunal de Kaloum a renvoyé l’affaire au 19 octobre prochain.

Daouda Yansané