Le Barreau de Guinée sort de son silence après les récents événements relatifs aux violences post-électorales qui laissent derrière elles un bilan macabre et d’importants dégâts matériels.
Dans une déclaration publiée ce mardi 27 octobre, la corporation des avocats guinéens a condamné avec la dernière énergie les violences survenues au lendemain du scrutin du dimanche 18 octobre dernier.
L’organisation dirigée par Me Djibril Kouyaté n’a pas de parti pris dans le débat politique relativement à la victoire d’un candidat ou d’un autre, mais s’inquiète et interpelle les acteurs sur leurs responsabilités.
« Le barreau de Guinée appelle les pouvoirs publics à veiller à ce qu’aucune action de maintien de l’ordre ne vienne à se transformer en des actions de violences légales sur le terrain, tournée contre des citoyens déterminés à se faire entendre pacifiquement. Le barreau interpelle les garants de nos libertés fondamentales (juges, procureurs, officiers et agents de la police judiciaire) et les exhorte à prendre leurs responsabilités en toute impartialité afin de s’assurer du respect strict de nos lois dans le cadre de ces élections et des malheureux événements qui en découlent. Le barreau de Guinée rappelle son attachement à la liberté de manifester comme mode d’expression du citoyen», peut-on lire dans la déclaration.
Toutefois, le Barreau de Guinée a rappelé l’obligation pour tous les États, conformément à la charte des Nations Unies, de développer et encourager le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales de tous les citoyens.
A travers le bâtonnier, il a aussi exhorté les acteurs politiques à tempérer leurs propos. Ce, pour éviter d’attiser la haine entre communautés.
« Il faut garder en tête que nous sommes avant tout les Guinéens, et ce de quelque bord que nous soyons. Nous ne devons pas jeter à vau-l’eau, nos valeurs, notre éducation et notre sens du vivre ensemble qui sont les fondements mêmes de notre nation. Le barreau de Guinée incite de manière insistante les acteurs politiques de tous les bords au dialogue et à l’expression de leurs opinions de manière légale et non violente », a-t-il déclaré
TAOB