Les Membres indiquent une forte préférence pour Ngozi Okonjo-Iweala au poste de Directeur général, mais les États-Unis s’y opposent
Le Président du Conseil général, David Walker (Nouvelle-Zélande), et ses deux cofacilitateurs dans le cadre du processus de sélection du nouveau Directeur général de l’OMC, ont annoncé le 28 octobre aux Membres de l’Organisation que, sur la base de leurs consultations avec l’ensemble des délégations, la candidate la mieux placée pour faire l’objet d’un consensus et devenir le septième Directeur général était Ngozi Okonjo-Iweala (Nigéria).
“La candidate a clairement reçu le plus large soutien des Membres au cours de la dernière série de consultations et a de toute évidence bénéficié d’un large soutien des Membres à tous les niveaux de développement et de toutes les régions géographiques, et ce tout au long du processus. Je présente donc Mme Ngozi Okonjo-Iweala comme la candidate la plus susceptible d’obtenir un consensus et je recommande sa désignation par le Conseil général comme prochaine Directrice générale de l’OMC jusqu’au 31 août 2024,” a déclaré M. l’Ambassadeur Walker.
L’Ambassadeur Walker a souligné à une réunion des Chefs de délégation tenue le 28 octobre qu’il s’agissait là de l’évaluation de la “troïka” des facilitateurs et qu’une décision formelle devait être prise par les Membres à une réunion du Conseil général, qu’il avait programmée pour le 9 novembre. Le Conseil général est le principal organe de décision de l’OMC, à l’exception de la Conférence ministérielle qui se réunit normalement tous les deux ans.
Mais l’évaluation a été contestée par les États-Unis qui ont dit qu’ils continueraient d’appuyer la Ministre Yoo et qu’ils ne pouvaient pas soutenir la candidature de Mme Ngozi Okonjo-Iweala.
L’Ambassadeur Walker a dit que les Membres lui avaient fait part de leurs vues, ainsi qu’à M. l’Ambassadeur Dacio Castillo (Honduras) et à M. l’Ambassadeur Harald Aspelund (Islande), pendant la troisième et dernière série de consultations, du 19 au 27 octobre.
Le Président du Conseil général a expliqué que depuis le début du processus visant à remplacer l’ancien Directeur général Roberto Azevêdo, l’objectif ultime de ce processus de sélection mesuré et clairement défini était de parvenir à une décision consensuelle des Membres. Il a félicité les Membres pour leur respect des lignes directrices et pour leur solide participation à l’exercice.
“Tous les Membres sont restés pleinement engagés et attachés à ce processus. Les facilitateurs et moi-même sommes reconnaissants pour cette réponse très positive. Tout au long du processus, il est apparu clairement que tous les Membres ont accordé la plus grande importance à cette désignation”, a déclaré l’Ambassadeur Walker.
Il a rendu hommage aux huit candidats qui avaient participé au processus de sélection du Directeur général et, en particulier, à Mme Yoo Myung-Hee, de la République de Corée, qui était allée jusqu’à la troisième série de consultations.
“Mme Yoo possède une vaste expérience qu’elle a acquise à un certain nombre de postes de responsabilité et ses qualifications exceptionnelles sont très appréciées par tous les Membres.” Sa déclaration complète est disponible ici.
Le Conseil général est convenu le 31 juillet qu’il y aurait trois étapes de consultations sur une période de deux mois commençant le 7 septembre. Au cours de ces consultations confidentielles, le nombre de candidats a été ramené de huit à cinq, puis à deux, l’Ambassadeur Walker, l’Ambassadeur Castillo, Président de l’Organe de règlement des différends, et l’Ambassadeur Aspelund, Président de l’Organe d’examen des politiques commerciales, posant chaque fois une seule question aux délégations: “Quelles sont vos préférences?”
Le processus de consultation engagé par les facilitateurs a été défini par des lignes directrices établies par le Conseil général dans une décision de 2002. Selon ces lignes directrices, la considération essentielle pour déterminer quel candidat est le mieux placé pour parvenir à un consensus est le “niveau de soutien” que chaque candidat reçoit des Membres.
Pendant les processus de sélection du Directeur général de 2005 et 2013, le niveau de soutien a été défini comme étant “la répartition des préférences entre les régions géographiques et entre les catégories de Membres généralement reconnues dans les dispositions de l’OMC: à savoir (pays les moins avancés), pays en développement et pays développés”. Le Président a dit que lui-même et ses collègues étaient guidés par les pratiques établies dans le cadre de ces travaux du Conseil général et il a expliqué en outre que les décisions indiquaient clairement que “l’expression “niveau de soutien” désign[ait] l’ensemble des Membres”.
Le processus de sélection d’un nouveau Directeur général a été engagé le 14 mai lorsque l’ancien Directeur général, M. Azevêdo, a informé les Membres de l’OMC qu’il quitterait son poste un an avant l’expiration de son mandat. Il a ensuite quitté ses fonctions le 31 août. L’Ambassadeur Walker a immédiatement engagé les procédures de désignation du Directeur général qui ont été convenues au titre des Lignes directrices de 2002. En vertu de ces lignes directrices, le Président du Conseil général est tenu d’engager dès que possible les consultations avec les Membres sur la sélection du Directeur général et “pourra établir des délais plus courts, selon qu’il sera nécessaire, en consultation avec les Membres.”