Mawulawoè est présidente de Lolonunyuie, un groupement spécialisé dans la production de soja biologique au Togo. Il y a quelques années, Lolonunyuie a rencontré des difficultés à écouler son soja. Mais depuis la mise en œuvre, à la fin de l’année 2015, du Projet d’appui à l’employabilité et l’insertion des jeunes dans les secteurs porteurs (PAEIJ-SP), la situation a bien changé.

« De la réception des semences jusqu’à la récolte, nous n’avons plus de problème pour vendre nos produits, et nous sommes payés dès l’achat effectué. Aujourd’hui, nous avons élargi nos parcelles de terre cultivable et nous arrivons à subvenir aux besoins de nos familles. Tout cela a été rendu possible par le PAEIJ-SP », reconnaît, avec gratitude, Mawulawoè.

De son côté, Jacques Akoda est un primo-entrepreneur heureux. Sa capacité de production annuelle a augmenté grâce à l’appui du projet. « Avant, j’avais des difficultés à emblaver mes terres parce que je manquais de ressources pour m’offrir de la main‑d’œuvre. Après avoir été sélectionné, bénéficier du projet a été crucial dans la gestion de mon entreprise. Ainsi, j’ai pu emblaver quinze hectares et engager sept travailleurs permanents et vingt temporaires », raconte-t-il fièrement.

Mawulowoè et Akoda ont bénéficié d’une formation en entrepreneuriat agricole, d’une formation sur l’itinéraire technique du soja biologique et d’un suivi sur la maîtrise des outils de gestion et du respect des normes de la production biologique. Ils ont profité de leurs acquis pour améliorer leurs productions respectives, à l’image du millier de jeunes entrepreneurs accompagnés par le  projet, dans les chaînes de valeur agricoles.

Approuvé le 28 octobre 2015, le Projet d’appui à l’employabilité et l’insertion des jeunes dans les secteurs porteurs (PAEIJ-SP) s’est fixé l’objectif de contribuer à la redynamisation et à la modernisation du secteur du commerce au Togo, après les incendies du grand marché de Lomé et du marché central de Kara. Le projet bénéficie d’un financement total d’environ 17,49 millions d’euros (14,5 millions d’unités de compte) sous la forme de dons du Fonds africain de développement et du Fonds d’appui à la transition et d’un prêt du Fond spécial du Nigeria.

Le PAEIJ-SP a facilité l’accès au financement de 541 bénéficiaires. Toyo Yao est l’un d’eux.

Il est directeur général du groupe Jonction de croissance agricole au Togo (JCAT). « Grâce à la collaboration avec le PAEIJ-SP, nous avons considérablement amélioré nos exportations vers l’Europe. De 1 000 tonnes par an, nous sommes passés à plus de 12 000 tonnes en trois ans de collaboration », révèle Toyo, dont le groupe produit et commercialise également du soja biologique. « De jeunes producteurs ont été recrutés pour mieux satisfaire nos clients », ajoute-t-il.

Pour ce jeune entrepreneur, la meilleure organisation, les facilités de crédit auprès des institutions financières partenaires et l’augmentation des recettes sont autant de changements intervenus au sein de son entreprise en trois ans de partenariat avec le PAEIJ-SP.

Dans la capitale togolaise, Lomé, Yaovi Komlan a investi dans la transformation des graines oléagineuses. Son groupement, AGROKOM, compte parmi les vingt-huit PME de transformation agricole appuyées par le projet. Il a ainsi progressé significativement vers une structuration et une contractualisation avec les autres acteurs de la chaîne d’approvisionnement.

À une année de sa clôture, le PAIJ-SP a dépassé ses prévisions initiales. Il a favorisé la création de 25 635 emplois directs, dont 27% occupés par des femmes. Le projet a appuyé 1 793 groupements agricoles et formé quinze institutions financières sur le financement des chaînes de valeur agricoles. Il a également facilité l’accès au financement de seize PME, formé 31 cadres sur la gestion de systèmes d’information du marché du travail et a mis en place un identifiant unique pour suivre les jeunes intégrés dans l’appui à l’entreprenariat.

Le PAEIJ-SP est un bel exemple de projet où la Banque a montré son avantage comparatif dans la promotion des PME agro-industrielles et de l’emploi des jeunes dans les chaînes de valeur agricoles au Togo.

La BAD