Le ministre d’Etat et des transports Aboubacar Sylla

Après 28 ans, la Guinée s’apprête à faire ré-immatriculer tous les véhicules roulant sur son sol notamment pour des raisons de sécurité et d’évolution technologique.

En effet, le Gouvernement, sous réserves de quelques remarques à prendre en compte, a adopté, jeudi, en conseil des ministres, le projet de Décret portant conditions et régimes d’immatriculation et de ré-immatriculation des véhicules en république de Guinée, présenté par le ministre d’Etat Aboubacar Sylla.

A en croire celui-ci, la démarche consiste en la ré immatriculation de tous les véhicules automobiles, tracteurs routiers, machines d’exploitations agricoles ou forestières, engins des travaux publics, engins miniers, engins de manutention, cyclomoteurs et motocycles.

Lors de sa présentation, le ministre Aboubacar Sylla a soutenu que depuis la dernière campagne d’immatriculation du parc automobile en 1992, aucune amélioration n’a été apportée à notre système d’immatriculation pour disposer d’une base de données fiables et remédier aux insuffisances récurrentes notamment :

– La méthode de gestion appliquée actuellement ne suit pas l’évolution du parc automobile au regard du nombre croissant de véhicules enregistré au Port Autonome de Conakry qui se situe en moyenne à 5 500 véhicules par mois ;

– A cette ère du numérique, le traitement des dossiers est encore manuel et l’édition des cartes grises au niveau de nos centres d’immatriculation des véhicules se fait encore avec des machines à écritures mécaniques.

– Les cartes grises faites sur papier ordinaire qu’on retrouve sur le marché ne sont pas sécurisées, ce qui permet à n’importe quel faussaire d’imiter ces documents sans aucune difficulté.

– Les plaques d’immatriculation qui sont les compléments indispensables des cartes grises sont également non sécurisées. Ce qui a favorisé la prolifération des opérateurs informels dans la confection des plaques d’immatriculation.

– Les pertes de recettes en faveur du Trésor Public sont favorisées par des faussaires qui immatriculent clandestinement les véhicules.

– Les sigles utilisés pour l’immatriculation des véhicules (RC pour Conakry, GM pour Guinée Maritime, MG pour Moyenne Guinée, HG pour Haute Guinée, GF pour Guinée Forestière) ne correspondent plus à l’organisation administrative de notre pays qui est passée de quatre à huit Régions administratives.

Statistiques.

De ce qui précède, le Ministère des Transports en collaboration avec le Ministère des Finances a négocié une convention pour la réalisation de ce projet en BOT avec la Société Allemande DSD Staatliche Documents.

Cette convention prévoit la construction et l’équipement des (8) huit bureaux régionaux des transports terrestres, l’installation d’un système informatisé de gestion des titres de transport sécurisés et le renouvellement à neuf (9) des équipements informatiques à la fin de la concession d’une durée de cinq (5) années.

Aujourd’hui, le bâtiment principal du Bureau Régional de Conakry est déjà achevé, la construction des bureaux régionaux à l’intérieur du pays est en cours. Le Serveur principal et le logiciel dont sera doté le système informatique sont également installés par le concessionnaire.

Le Ministre a également informé qu’un lot de documents sécurisés dans le cadre de ce projet est réceptionné par la Direction Nationale du Trésor et de la Comptabilité Publique dont notamment les certificats d’immatriculation, les certificats de non gage, les certificats d’expertises techniques et les demandes d’immatriculation.

Par ailleurs, une convention de fourniture de plaques minéralogiques neutres sécurisées a été conclue par le Ministère des Transports. Des emboutisseurs agréés pour le gravage des numéros selon des normes déjà définies sont aussi identifiés.

 La Cellule de Communication du Gouvernement