Au Gabon, un projet de Constitution a été adopté la semaine dernière par le gouvernement. La principale modification, largement commentée consiste en l’instauration d’un intérim assuré par trois personnalités en cas de vacance du pouvoir. La présence du ministre de la Défense, aux côtés des présidents des deux chambres du Parlement, dans ce nouveau dispositif, suscite beaucoup d’interrogations.
« Un triumvirat pour assurer l’intérim du président de la République en cas de vacance du pouvoir », alerte Gabon Média Time, un des principaux médias en ligne du pays. « Le plus grand commun diviseur », titre pour sa part le quotidien Gabon Review qui soutient qu’en « accordant une place de choix au ministre de la Défense », la Constitution « élaborée en catimini est l’expression d’une volonté de conserver le pouvoir, y compris par le recours à la force ».
Pour sa part, le journal Gabon Actu.com fait l’écho des inquiétudes de l’ancien président de l’Assemblée nationale Guy Nzouba Ndama curieux de constater qu’un « ministre de la Défense accède au sommet de l’État aux côtés des deux présidents du Parlement… Que cache ce petit calcul qui met le Premier ministre à l’écart ? », s’interroge Guy Nzouba-Ndama. Gabon Actu.com partage par ailleurs l’analyse de l’organisation internationale Tournons la page qui pointe une « militarisation du pouvoir exécutif matérialisée par l’élévation du ministre de la Défense au rang de président de la République par intérim ».
L’intérim du président de la République à trois est « une trouvaille qui montre bien que l’après-Ali Bongo est vivement envisagé dans les plus hautes sphères de décision du pays », pointe pour sa part Infos 241, un média en ligne. Le quotidien national L’Union se limite de son côté à ressasser les principaux changements attendus de la nouvelle Constitution si elle est adoptée en l’état.
RFI