Poursuivis au même titre que Roger Bamba de l’UFDG (ndlr, décédé en détention) pour des faits de « production, diffusion et mise à la disposition d’autrui de données de nature à troubler l’ordre et la sécurité publique », Souleymane Condé, ancien coordinateur du FNDC aux Etats-Unis et son collègue Youssouf Dioubaté ont entendus ce mercredi, 23 décembre, au tribunal de première instance de Dixinn.
Lors de cette audience, les deux opposants au 3ème mandat d’Alpha Condé ont clamé leur innocence comme un seul homme.
A la barre, Souleymane Condé a insinué son arrestation en raison de sa désapprobation du projet d’un 3è mandat: « je vis aux États-Unis. Je suis venu en Guinée le 25 août 2020, et j’ai lancé le mouvement Diversité Républicaine de Guinée (DRG) à la maison de la presse de Conakry, le 12 septembre 2020. Peu après le lancement, j’ai été kidnappé par les forces de l’ordre conduit dans une villa, à Kaloum, où je suis resté pendant 4 jours avant d’être déféré à la maison centrale ».
Depuis 2016 explique-t-il, je m’oppose à un troisième mandat pour Alpha Condé. Aujourd’hui ça fait 100 jours que je suis en prison.
« Je suis l’homme le plus heureux d’être pendant 100 jours à la maison centrale. J’ai beaucoup appris. Cela me permettra même de plaider pour les gardes pénitentiaires qui font beaucoup de choses, mais qui sont abandonnés. Mon combat n’est pas contre Alpha Condé, mais je combats pour des valeurs et des principes. D’ailleurs, après sa réélection, le président de la République m’a donné raison. Parce que lui-même il est sorti à la télévision pour dire qu’il va gouverner autrement », s’est montré confiant Souleymane Condé.
Contre toute attente, la présidente du tribunal, madame M’Balou Keïta, a renvoyé l’audience au 30 décembre 2020 pour réquisitions et plaidoiries. Mais la défense à travers l’un de ses avocats Me Thierno Souleymane Baldé s’ést montrée offusquer par la décision de renvoi «On aurait pu plaider ce dossier pour que nos clients soient au moins fixés sur leur sort. Mais on renvoie encore à une semaine. Et pendant ce temps, ils sont obligés de retourner à nouveau en prison. Nous déplorons vraiment cette situation ».
« Aujourd’hui, Roger Bamba n’est plus des nôtres, il est décédé en prison. Et, tout cela aurait pu être évité si la justice était libre et indépendante », a-t-il indiqué.
TAOB