À Besançon, dans l’est de la France, un boulanger se bat pour garder son apprenti boulanger. Originaire de la République de Guinée, ce dernier est sous le coup d’une OQTF, une obligation de quitter le territoire. Officiellement il devra cesser de travailler dès janvier 2021. Pour le conserver, son patron va entamer une grève de la faim.
Stéphane Ravacley est artisan boulanger. Il dirige depuis 24 ans la Huche à Pain à Besançon. Au quotidien, il se bat pour réaliser des produits de qualité, alors qu’il a toutes les peines du monde à trouver des jeunes en alternance. Depuis un an et demi, il a trouvé la perle rare, un apprenti d’origine guinéenne mais ce dernier est sous le coup d’une obligation de quitter le territoire (OQTF).
« Il est arrivé de Guinée par la Libye, puis il est passé par l’Italie. Comme il était mineur, la France l’a accepté et lui a trouvé un patron d’apprentissage. Et en fait, à l’heure actuelle, je n’ai plus le droit de l’employer à partir du 2 janvier. Il y a retour aux frontières prochainement. »
Un patron dégoûté
Très ému et en colère, le commerçant ne comprend pas la logique du système d’accueil des mineurs étrangers sur le sol français : « On n’arrive pas à trouver d’employés ! Ça fait 24 ans qu’on se bat parce que chez moi, on a une certaine qualité de pain. Et on se bat pour avoir des gens parce que l’apprentissage, c’est une éducation sur tout. Et quand l’État ne veut plus de lui, on nous l’enlève. On nous a rien demandé, s’insurge le patron du jeune guinéen. Le gouvernement s’octroie le droit d’enlever un môme qui marche très bien dans une entreprise. Il n’y a plus de droit du travail et moi je trouve ça dégueulasse ! »
Pour aider son apprenti guinéen, Stéphane Ravacley a lancé une pétition en ligne et prévoit d’entamer une grève de la faim.
Avec RFI