Parlement guinéen

Ces dernières années, il n’est secret pour personne que le fonctionnement des coordinations régionales, des patriarches familiaux et préfectoraux fait naitre assez de problèmes dans plusieurs localités du pays. Le récent cas de morts et de blessés de la ville de Macenta est un exemple parfait.

Ce mercredi 6 janvier, le parlement guinéen a adopté  une résolution relative à l’existence et le fonctionnement des coordinations régionales et organisations assimilées en République de Guinée.

Devant des journalistes, l’honorable Amadou Damaro Camara, chef du parlement guinéen, l’idée de l’adoption de cette résolution est partie du constat que les coordinations régionales, au lieu d’être exclusivement une solution pour la pérennisation de la paix et l’unité nationale, sont devenues des problèmes dans plusieurs localités du pays.

Raison pour laquelle, les parlementaires ont décidé de faire une loi spéciale sur l’adoption et le fonctionnement de ces organisations.

Voici les six points retenus dans  ladite résolution :

1- Les coordinations régionales et organisations assimilées sont unanimement et exclusivement des organisations informelles, constituées sur la base du consentement des citoyens et citoyennes ressortissants dont ils ont la charge de défendre les intérêts moraux et de maintenir entre les communautés, la paix à travers les conseils et des sensibilisations pour éviter les affrontements ;

2- Les coordinations régionales et organisations assimilées ne sont pas des actrices politiques et doivent éviter toute prise de position politique et partisane, et s’abstenir de toute immixtion dans les questions judiciaires dont les acteurs sont déterminés par la Constitution et les lois en vigueur ;

3- Les coordinations régionales ainsi que les structures apparentées, en raison de leur caractère informel, ne doivent pas interférer dans les questions de défense et de sécurité qui relèvent de la compétence régalienne de l’exécutif, conformément à la Constitution et aux lois en vigueur ;

4-Le pouvoir exécutif en traitant les quatre coordinations régionales et des organisations assimilées devrait éviter d’être  la source d’approvisionnement financier de ces structures informelles.

5- Le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation devrait veiller sur la problématique des patriarches familiaux et préfectoraux dont les principes ancestraux de désignation reposent sur la gérontocratie.

6- Le chef de l’exécutif devrait complètement s’affranchir de l’implication des coordinations régionales et organisations assimilées dans les affaires courantes de l’administration pour éviter de leur part, toute prise de position hégémonique.

Daouda Yansané