INDUSTRIE-Sans surprise, le tribunal de commerce de Marseille a accepté l’offre de reprise d’Alteo par Guinée United Mining Supply, entraînant la suppression de 98 emplois sur 500

  • Rendue célèbre par ses rejets de « boues rouges » en mer, Alteo a été officiellement racheté le jeudi dernier par un consortium guinéen.
  • Ce rachat entraîne la suppression de 98 emplois chez le leader de l’alumine.
  • Ce repreneur arrête en effet l’importation de bauxite, activité historique mais controversée du site.

Le tribunal de commerce de Marseille a confié jeudi au groupe de logistique implanté en Guinée United Mining Supply (UMS), seul en lice, l’avenir de l’usine Alteo, leader mondial de l’alumine de spécialité basée dans les Bouches-du-Rhône.

Seul candidat encore intéressé par l’entreprise lors de la dernière audience le 8 décembre, UMS avait déposé un plan de continuation de l’usine de Gardanne, placée en redressement judiciaire il y a plus d’un an à la suite d’une baisse des commandes et d’une crise du marché mondial de l’aluminium.

Arrêt de l’importation de bauxite

« Le soutien financier de la société UMSI [son nom juridique] en sa qualité de nouvel actionnaire de la SAS Alteo Holding devrait permettre à la SAS Alteo Gardanne de dégager une capacité d’autofinancement suffisante pour lui permettre de faire face aux engagements prévus par le plan » de poursuite, écrit le tribunal dans sa décision.

Dans son offre, UMS, propriété de l’homme d’affaires franco-libano-guinéen Fadi Wazni, prévoit de reprendre une partie de la dette d’Alteo, et, au terme d’une transition de 12 à 18 mois, l’arrêt de l’importation de bauxite, matière première utilisée pour la fabrication de l’alumine entrant dans la composition des écrans de smartphones et employée dans l’industrie automobile aussi.

Une centaine d’emplois supprimés

Il n’importerait plus que de la poudre brute d’alumine qu’il raffinerait sur place, s’épargnant ainsi de devoir stocker les résidus de bauxite, pointés du doigt par des habitants et défenseurs de l’environnement.

Cette évolution aboutirait à la suppression de 98 emplois sur 500, en essayant de se rapprocher le plus possible de zéro, principalement centrés sur la transformation de la bauxite. L’usine génère également plus de 400 emplois indirects, ce qui en fait un des plus gros employeurs de la zone d’Aix-en-Provence.

Dans un tract distribué sur le site aux salariés et transmis à 20 Minutes, Force ouvrière déplore l’arrêt de cette activité multiséculaire, « symbole de l’histoire de Gardanne et de l’alumine française ». Le syndicat exprime toutefois son « soulagement d’avoir un repreneur UMS qui permet à Alteo d’avoir un avenir pour l’emploi et l’activité sur Gardanne ».

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