A l’occasion de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste (27 janvier), les Nations Unies ont rappelé aux gouvernements et aux plateformes numériques leurs responsabilités pour combattre efficacement l’antisémitisme et la haine qui sévissent sur les réseaux sociaux.

La rhétorique et les incidents antisémites ont connu une augmentation dramatique dans de nombreux pays ces dernières années, à la fois hors ligne mais aussi en ligne. En 2020, ces tendances sont devenues encore plus inquiétantes, avec des informations faisant état de rhétorique antisémite sur les réseaux sociaux et dans les médias traditionnels.

Ces discours de haine font la promotion de théories du complot scandaleuses et ont ainsi attribué la responsabilité de la pandémie de Covid-19 aux juifs, comme l’ont noté en 2020 le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté de religion ou croyance dans une déclaration et le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les formes contemporaines de racisme dans un rapport.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a dénoncé cette forte augmentation des activités antisémites sur les réseaux sociaux. Selon le Congrès juif mondial, les insultes antisémites ont augmenté de 30% sur les principales plateformes numériques depuis novembre 2019.

« Les mots ont des conséquences »

« Attisé par des leaders d’opinion irresponsables – et amplifiés et légitimés par les moteurs particulièrement puissants des médias numériques – ces fabrications haineuses sont profondément dommageables en elles-mêmes et peuvent constituer une réelle menace de violence », a alerté Michelle Bachelet, la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, dans un communiqué.

« Les mots ont des conséquences », a-t-elle souligné lors de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste.

Selon Mme Bachelet, les gouvernements et les plates-formes numériques ont pu favoriser ou participer à cette forte augmentation de la haine en ligne. La Haute-Commissaire les a appelés à « réévaluer d’urgence leurs responsabilités » en la matière.

A l’occasion de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, célébrée chaque année le 27 janvier, huit experts indépendants des droits humains de l’ONU ont salué les efforts récents déployés par « certaines » plateformes numériques pour lutter contre la haine en ligne ciblant les juifs et d’autres minorités. Ils se sont notamment félicités des décisions prises par des entreprises de réseaux sociaux pour interdire les contenus négationnistes ou qui déforment l’Holocauste et pour orienter leurs usagers vers des informations crédibles à ce sujet.

Mais les experts des droits humains estiment que ces décisions doivent être généralisées à tous les médias sociaux. « Ces mesures doivent être systématiquement et immanquablement adoptées, mises en œuvre et appliquées, y compris par des politiques réglementaires et des conditions de service concrètes, dans le respect des libertés d’expression et de la presse », ont-ils précisé.

ONU Info