«A plusieurs reprises, nous avons marqué la nécessité d’un dialogue politique interne entre les autorités et l’opposition afin de permettre une réconciliation de tous les guinéens qui méritent aujourd’hui, un climat politique apaisée. Ce qui n’est pas le cas. J’ai eu l’occasion de le dire moi-même à l’occasion de l’installation du président Akuffo Addo à Accra. Et, le secrétaire d’Etat l’a rappelé lors de l’installation et de l’investiture d’Alpha CONDE. Nous condamnons la poursuite des détentions hors procédure judiciaire d’opposants. Avec l’Union européenne, nous avons demandé aux autorités de Guinée de faire toute la lumière sur les événements qui se déroulent en ce moment, avec éventuellement des mesures à prendre si cette lumière n’est pas faite».
Cette interpellation du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian au président guinéen Alpha Condé, dans le cadre de la prise des dispositions pour garantir le respect des droits humains et la consolidation des acquis démocratiques, n’est pas une lettre morte.
Après la sortie médiatique du chef de la diplomatie française devant de nombreux sénateurs dans la journée du mercredi 27 janvier 2021, le chef de l’Etat, Pr Alpha Condé, signe un décret relatif à la création d’un « cadre permanent de dialogue politique et social » chargé d’organiser le dialogue entre les acteurs institutionnels et ceux sociaux en République de Guinée.
D’après le décret diffusé dans les médias d’Etat, ce « cadre permanent de dialogue politique et social » est placé sous la présidence du Premier ministre, chef du Gouvernement. Il sera une plateforme permanente de concertation et d’échanges entre les partis politiques, les organisations sociales, les collectivités et le gouvernement autour des questions d’intérêt national.
Alors que nombreux acteurs politiques et sociaux sont placés en détention depuis plus de deux mois après les violences postélectorales, la crise politique continue de s’empirer pour un lendemain incertain.
Reste à savoir, si la création de « cadre permanent de dialogue politique et social » pourra-t-elle aplanir les divergences politiques, aboutir à la libération des opposants et la reprise des élections législatives.
TAOB