Le tribunal de première instance de Kaloum a rendu sa décision, mardi 3 février 2021, sur le contentieux opposant le camp de Moussa Iboun Conté à celui d’Alpha Abdoulaye Diallo autour du contrôle de l’association guinéenne des éditeurs de la presse indépendante (AGEPI).
La juridiction compétente a annulé le congrès qui a permis d’élire Alpha Abdoulaye Diallo à la tête de l’organisation, tirant le fondement de sa décision sur la violation des statuts et du règlement intérieur de l’association. Par cet acte, elle a ainsi ordonné la tenue d’un nouveau congrès.
Interrogé, Moussa Iboun Conté, ancien président de l’AGEPI, s’est réjouit de cette décision du tribunal de Kaloum : « La justice, se fondant sur les statuts et le règlement intérieur de l’AGEPI, a dit le droit. Et moi, je suis une personne qui se bat pour la démocratie et l’Etat de droit. Donc, je suis animé d’un sentiment de fierté et je suis confiant quant à l’avenir de notre pays ».
De son côté, le camp d’Alpha Abdoulaye Diallo a annoncé son intention d’interjeter appel contre la décision du tribunal de Kaloum. Selon Maître Facinet Soumah, son client est élu conformément aux documents qui régissent l’organisation et le fonctionnement de l’AGEPI.
A l’en croire, la décision du tribunal est « un mal jugé » rendue sur la base de faux statuts fabriqués en cours de mandat par Moussa Iboun Conté qu’il accuserait de vouloir diriger l’AGEPI comme sa propriété privée.
« La décision du tribunal de première instance de Kaloum est un mal jugé. Vous savez, Iboun Conté est quelqu’un qui veut prendre l’AGEPI comme sa propriété privée. Il a été élu en septembre 2015 pour un mandat de 3 ans ; et en septembre 2018, son mandat prenait automatiquement fin. Mais malgré cela, il refusait d’organiser le congrès pour le renouvèlement de son bureau exécutif. Et puis, le statut que lui il brandit, n’a jamais été adopté à une quelconque Assemblée générale de l’AGEPI.
Donc, il brandit ses statuts qu’il a fabriqués en cours de mandat et dans lesquels il met que son mandat est de 5 ans. Alors, quand il a refusé d’organiser le congrès, les membres de l’association, dans leur grande majorité, ont signé une pétition pour organiser le congrès et renouveler le bureau exécutif. C’est ce qui fut fait. Après le congrès, toutes les formalités ultérieures ont été effectuées, Iboun Conté a trop fait pour obtenir l’annulation des PV de congrès. Je vous informe que ce n’est pas la première procédure. Mais c’est la première fois qu’il y a une décision en sa faveur et là, on sait que ce n’est pas du droit. Nous avons déjà relevé appel de cette décision et nous espérons qu’elle sera purement et simplement infirmée par la Cour d’appel », a déclaré l’avocat d’Alpha Abdoulaye Diallo.
Thierno Amadou Oury BALDE