Après un vote à la majorité des deux tiers des sénateurs le samedi et 57 voix en faveur d’une condamnation pour 43 contre, les procureurs démocrates ne sont pas parvenus à convaincre suffisamment de sénateurs républicains pour obtenir la condamnation de l’ancien président qui est donc une nouvelle fois acquitté pour son second procès en diffamation.

Comment la presse américaine réagit-elle après ce dénouement sans surprise ? 

« Le Sénat acquitte à nouveau Trump », peut-on lire en Une du Washington Post. Le quotidien, qui consacre presque toute sa page de garde à ce procès, revient dans son éditorial du jour sur un résultat sans surprise. La seule inconnue était de savoir combien d’élus républicains allaient retourner leur veste comparé au premier procès en destitution. Le Washington Post salue le courage des sept élus qui ont suivi les pas des démocrates.

Élan bipartisan

Même constat du côté du New York Times qui rappelle que c’est la première fois qu’il y a un tel élan bipartisan dans un procès en destitution. Jamais autant d’élus du camp adverse n’avaient voté en faveur d’une destitution. Le quotidien new-yorkais revient également sur les conséquences de ce vote pour les conservateurs. Un parti républicain plus divisé que jamais et qui n’arrive pas à faire fi de l’aura de Donald Trump.

Sept élus républicains

Le Washington Times, quotidien qui a longtemps soutenu Donald Trump mais qui avait condamné les violences du Capitole, ne crie pas victoire, mais revient en Une sur les raisons pour lesquelles sept élus républicains ont décidé de voter avec les démocrates. Des élus convaincus de la responsabilité de Donald Trump et pour qui la Constitution américaine et leur pays sont plus importants que les pressions qu’ils peuvent subir.

♦ Le vote de la peur chez les Républicains

Les procureurs démocrates ne sont pas parvenus à convaincre suffisamment de sénateurs républicains pour obtenir la condamnation de l’ancien président qui est donc acquitté pour la deuxième fois, même si c’est la première fois qu’il y a un tel élan bipartisan dans un procès en destitution. Un vote républicain très conditionné par les pressions que pourraient subir les sénateurs républicains estime Paul Schor, maître de conférences en histoire et civilisation américaines à l’Université Paris-Diderot.

♦ Un procès qui ralentissait le travail de Biden

Le procès a été expéditif. Finalement aucun témoin n’aura été entendu pour, notamment, ne pas entraver le travail de la nouvelle administration américaine, comme l’explique le spécialiste des États-Unis, Paul Schor.

Il y a eu des tractations avec les républicains qui ont dit que si, en fait, les procureurs démocrates faisaient venir des témoins, et en particulier cette représentante républicaine qui avait un témoignage assez incriminant pour Trump, eux, d’une part, allaient demander l’audition d’un grand nombre de témoins dont Kamala Harris, Nancy Pellosi et d’autres. Mais surtout ils allaient faire trainer en longueur à la fois le procès mais aussi les procédures de confirmation des ministres de Joe Biden qui ne sont pas encore tous confirmés.

Avec RFI