Il s’agit de Marie Thérèse Onipogui, Karamoko Soumah et Kandjoura Sy Savavané. Ils sont tous poursuivis devant le tribunal correctionnel de Kaloum pour « faux et usage de faux, usurpation de titre et d’identité, abus de blanc-seing, vol, complicité de falsification de sceau et escroquerie » au préjudice de l’ambassade de France en Guinée.

Dans cette affaire, il est également reproché aux prévenus, tous de nationalité guinéenne, le détournement de plusieurs dizaines de milliers d’euros représentant la pension reversée aux anciens combattants guinéens par l’Etat français.

Lors de l’audience du mercredi 17 février 2021, consacrée aux réquisitions et plaidoiries, le ministère public près le tribunal correctionnel de Kaloum a requis deux ans de prison contre Karamoko Soumah et demandé de décerner un mandat d’arrêt contre madame Marie Thérèse Onipogui qui n’a pas voulu se présenter devant lajuridiction pour répondre des charges mis à son encontre. Le procureur Ousmane Sankon a également a demandé la relaxe pour Kandjoura Sy Savavané.

« C’est l’Ambassade de France qui a pris l’initiative de penser au sort des anciens combattants guinéens aux côtés de l’armée française. C’est ainsi que l’union des anciens combattants a été mise en place afin de permettre à ceux-ci de bénéficier de leur combat aux côtés des de la France. Mais des Guinéens se sont levés et se sont invités dans le processus en confectionnant des documents dont ils n’ont pas la qualité ni le titre pour servir la cause. Donc, ils se sont permis de fabriquer des faux documents et de bénéficier la pension des anciens combattants aux préjudices des ayants droit. Ces documents ont été donc faits dans le but de détourner les fonds alloués par la France aux anciens combattants guinéens. Dans ce dossier, j’ai reçu et compté 138 documents fabriqués par des personnes qui n’ont pas la qualité.   Monsieur le président du tribunal,  vous avez constaté que depuis le début de ce procès, la principale accusée dans cette affaire, Marie Thérèse Onipogui, n’a jamais comparu devant votre tribunal. Elle a toujours été absente. Mais, puisque la loi a prévu tout, nous vous demandons de faire application des dispositions de l’article 564 du code de procédure pénale et de décerner un mandat d’arrêt contre elle…
Karamoko Soumah qui serait maintenancier, et donc informaticien, est l’artisan des documents. Nous demandons de le retenir dans les liens de la prévention des faits à lui reprochés. Pour la répression, vous allez le condamnez à 2 ans de prison.

En ce qui concerne Kandjoura Sy Savané, lui, il a affirmé ici qu’il est planton et archiviste bénévole. Donc, il ne faisait qu’envoyer des documents d’un point à l’autre, il n’en sait rien d’autre. C’est pourquoi, monsieur le président, le ministère public requiert qu’il vous plaise de faire l’application des dispositions de l’article 544 du code de procédure pénale et renvoyer monsieur Kandjoura Sy Savavané des fins de la poursuite pour délit non constitué », a requis le procureur Ousmane Sankon.

 

Pour sa part, le conseil de la partie civile (l’ambassade de France en Guinée) a demandé au tribunal de condamner les trois prévenus au payement d’un « franc symbolique » à l’ambassade de France en Guinée « à titre d’intérêt » pour le préjudice subi.

« Lors des débats devant votre tribunal, il a été démontré comment les prévenus ont précédé à la commission des infractions pour lesquels ils sont poursuivis. À travers les questions qui ont été posées et les réponses que les prévenus ont données, votre tribunal a eu à bien comprendre la réalité des faits dans cette affaire. Des éléments de preuves vous ont été fournis, notamment des certificats de résidence et des attestations de vie qui ont été faits par des personnes qui n’ont pas la qualité de les faire. Nous, partie civile, nous vous demandons de bien voir rétablir l’Ambassade de France dans ses droits. Nous vous demandons d’ordonner la réparation des préjudices causés à l’État français par ces citoyens. Pour les intérêts civils, nous vous demandons de les condamner au paiement de franc symbolique », a demandé l’avocat de la partie civile.

Finalement, le dossier a été mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 17 mars prochain.

TAOB