La Guinée célèbre le 61e anniversaire de la création de sa monnaie, ce lundi 1er mars 2021.
A la veille de cette journée, le Gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG) a fait une déclaration, dans laquelle il a rendu un vibrant hommage aux pionniers de notre souveraineté monétaire. Selon Dr Lounceny Nabé, ces derniers “par leur engagement et leur patriotisme ont posé des fondations solides ayant permis de parachever l’indépendance politique et économique de notre pays”.
De même, il a retracé les chantiers de réformes monétaires réalisées et annoncé les perspectives pour les années à venir en rappelant que la célébration de cet anniversaire intervient dans un contexte international et national marqué par une crise sanitaire sans précédent ayant endeuillé le monde et engendré de profonds dysfonctionnements dans l’environnement économique auquel la BCRG a dû s’adapter.
Lisez plutôt l’extrait de son discours.
« Suite à l’apparition de la Covid-19 en Guinée en mars 2020, la Banque Centrale a mis en place un ensemble de mesures d’accompagnement du secteur financier, en complément de l’action gouvernementale, pour atténuer les effets de la pandémie sur l’activité économique et continuer à assurer la stabilité financière. C’est dans cette optique qu’elle a assoupli les conditions monétaires pour encourager le financement de l’économie. Ainsi, le taux directeur a été revu à la baisse pour amener les banques à réduire le coût du crédit aux entreprises affectées par la crise sanitaire. Le coefficient de réserves obligatoires a également été réduit afin d’apporter de la liquidité au système bancaire.
En outre, la Banque centrale a assoupli les normes prudentielles en faveur des banques et des Institutions financières inclusives pour éviter des perturbations dans le financement de l’économie. Elle a introduit des assouplissements dans la classification et le provisionnement des créances des entreprises et des particuliers impactés par la pandémie. Les Etablissements de Monnaie Electronique ont été autorisés à ouvrir des comptes de monnaie électronique à distance, et invités à supprimer certains frais de transaction. Certains de ces établissements ont été autorisés à recevoir des transferts d’argent transfrontaliers, pour donner la possibilité aux personnes vivant à l’étranger d’effectuer des transferts de fonds vers la Guinée afin de soutenir leurs familles. L’interopérabilité entre les Etablissements de Monnaie Electronique et les autres institutions financières a été renforcée, en vue d’amener les clients à privilégier les transferts d’argent de leur compte bancaire à leur porte-monnaie électronique.
Dans le domaine de la politique monétaire et de change, la Banque centrale, a procédé à l’inauguration de la salle des marchés qui est l’aboutissement d’un long processus de digitalisation des opérations de change permettant l’automatisation des opérations d’adjudication du marché aux enchères, le suivi en temps réel des opérations de change interbancaires, ainsi que le suivi en temps réel des cours internationaux des devises et des matières premières.
S’agissant de la supervision des Banques, les réformes ont porté, entre autres sur :
- l’opérationnalisation du Fonds de garantie des dépôts,
- la rédaction du cahier des charges pour l’automatisation des états de reporting,
- le début des travaux de transposition du modèle de loi Bancaire de la ZMAO,
- le lancement des travaux d’implémentation de Bâle II et III,
- l’adoption d’un cadre réglementaire applicable aux sociétés de crédit-bail et la codification des états de reporting suivant le Nouveau plan comptable des Etablissements de Crédit.
En matière de supervision des institutions financières inclusives, le document de Stratégie nationale d’inclusion financière a été mis à jour et son adoption est prévue au cours de l’année 2021.
La Banque Centrale a poursuivi les efforts engagés dans le domaine de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. A cet égard, la loi sur le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme a été révisée et un système de notation des risques BC/FT a été élaboré. L’objectif est de mettre notre pays en conformité avec les normes internationales, d’assurer la transparence et l’intégrité des transactions, et de cultiver des relations de confiance avec nos partenaires techniques financiers. A cet effet, il a été mise en place une unité opérationnelle dont l’organisation, le fonctionnement et les objectifs ont été définis.
Dans le domaine de la supervision bancaire, la Banque centrale entend rendre opérationnel le Conseil national d’épargne et de crédit, procéder à la révision de la loi bancaire, rendre automatiques la transmission et le traitement des situations comptables des banques, adopter des normes prudentielles tenant compte des dispositions de Bâle II et Bâle III, procéder à l’implémentation des normes IFRS 9 et 16, et élaborer un cadre de stress testing. Quant à la supervision des sociétés d’assurances, elle sera renforcée en même temps qu’un système de gouvernance conforme aux normes et standards internationaux sera mis en place. Les pools d’assurance pour les gros risques pétroliers et miniers seront opérationnalisés afin de réduire leur délocalisation. Les efforts pour la création d’un Fonds de garantie des assurés, d’un Centre de formation professionnel en assurance et actuariat et d’une Société d’assurance agricole seront également poursuivis ».
Transcris par TAOB