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A l’occasion de la deuxième édition du Forum d’Assouan (1-5 mars), le vice-président en charge du développement régional à la Banque africaine de développement, Khaled Sherif, a lancé le débat du panel de discussion intitulé : « D’une reprise économique rapide à une transformation structurelle ». « En Afrique, l’impact sanitaire de la pandémie de Covid-19 n’a pas été aussi sévère qu’en Asie, en Europe ou en Amérique. Ses conséquences économiques ont, en revanche, été considérables. En seulement un an, le continent aura perdu tous les bénéfices des avancées économiques réalisées depuis cinq ans », a-t-il constaté.

La pandémie de Covid-19 a entraîné un triple choc économique, social et financier sur le continent : récession, chute de l’investissement, faillites en chaîne et pertes d’emplois en sont les principales conséquences.

Dans ce contexte, Khaled Serif a souligné que la Banque africaine de développement avait mis à disposition cinq  milliards de dollars américains, via sa Facilité de réponse rapide au Covid-19 (CRF), pour aider 39 pays africains à financer leurs investissements et faire face aux conséquences socioéconomiques de la crise.

« Nous assistons à la première récession économique du continent depuis 25 ans », a relevé le ministre égyptien de la Communication et des Technologies de l’information, Amr Talaat. Mais la pandémie n’a pas que des inconvénients. Elle crée de nouvelles opportunités pour accélérer la transformation digitale qui, en temps de crise, contribue à renforcer les dynamiques de résilience, d’inclusion et d’intégration économique. »

« Nous vivons des temps exceptionnels », a renchéri la commissaire de l’Union africaine en charge de l’Infrastructure et de l’Énergie, Amani Abou-Zeid, se disant « fière de voir une Afrique unie lutter contre le virus en achetant 670 millions de doses de vaccin et en partageant généreusement ses équipements de protection individuelle et son matériel médical (…). L’Afrique n’écrira pas l’histoire de cette pandémie comme une crise, mais comme une formidable opportunité à un moment où le continent accélère ses investissements en infrastructures, dans les domaines de l’énergie, du transport et du digital qui approfondissent son intégration économique. »

En Afrique, l’impact de la crise a démontré l’urgence de bâtir de nouveaux modèles de développement qui consolident la résilience des économies face aux chocs externes et renforcent leurs capacités à y répondre. L’impératif serait alors d’engager la transition écologique, de réussir la transformation numérique pour relancer une croissance africaine plus durable et plus inclusive qui construit et préserve la paix.

Pour Mahmoud Mohieldin, directeur exécutif au Fonds monétaire international, « l’Afrique a, devant elle, de nombreux défis majeurs à relever, parmi lesquels la baisse de l’investissement, le chômage, la pauvreté et la dette. Mais l’Afrique a aussi devant elle plusieurs solutions possibles. » Il a insisté sur « l’urgence de contenir la pandémie en assurant un accès équitable au vaccin. Nous devons aussi mieux valoriser le capital humain. Nous devons enfin mieux reconstruire, de manière plus intelligente, plus durable et plus verte, en menant des réformes structurelles, en investissant dans les infrastructures de dernière génération tout en levant les contraintes d’accès aux financements. »

« L’Afrique doit prendre les devants pour reconstruire en mieux, a conclu Khaled Sherif. Il est important de valoriser le capital humain, d’accélérer la transition écologique et de réussir le pari de la transformation numérique afin de réussir la relance économique. »

Le Forum d’Assouan réunit des représentants de gouvernements, d’organisations internationales, de bailleurs de fonds, du secteur privé, de la société civile et du monde universitaire. Le Groupe de la Banque africaine de développement est un partenaire stratégique de ce forum, qui se présente comme une plateforme d’échanges prospectifs, orientés vers le déploiement de solutions durables au regard des défis du continent. Sa première édition, en 2019, avait pour thème : « Un agenda pour la paix, la sécurité et le développement durables. »

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