S’il y a un fait qui fatigue les avocats de nos jours au tribunal de première instance de Kaloum, c’est bien le fait du procureur d’orienter les poursuites selon la classe sociale et le statut des personnes poursuivies.

Ce 15 mars 2021, les avocats ont dénoncé le fait que le procureur refuse de diligenter des poursuites contre les hauts cadres de l’administration, les responsables des banques et les responsables des sociétés de la place.

Me Antoine Pépé Lamah

“Nous avons tout simplement souligné une question de principe, de justice en prélude du débat au fond. Il y a une pratique qui s’est instituée dans ce tribunal. Il faut combattre. On a parfois l’impression qu’il y a deux types de justiciables. Il y a certains  justiciables que le parquet peut faire soustraire à la poursuite et d’autres qu’il peut à souhait faire trimballer devant le tribunal. Nous déplorons ce comportement et nous protestons également contre ce comportement. Le Ministère public à l’audience a adhéré à ses démarches”, a indiqué Me Antoine Pépé Lamah.

Comme un seul homme, les avocats ont demandé au tribunal de renvoyer l’affaire jusqu’à ce que le parquet diligente des actions contre le gouverneur de la banque centrale et les autres affaires concernant les responsables des des banques et hauts commis de l’Etat.

“C’est pourquoi l’affaire a été renvoyée sine die jusqu’à ce que les autres affaires dans lesquelles des banques sont poursuivies. D’autres sont poursuivies également et pour lesquelles le parquet refuse toutes audiences .Donc, il n’y a pas deux catégories de citoyens, il n’y a pas un groupe de citoyens qui peut être au-dessus de la loi et certains en-deçà. La loi est faite pour tous et elle s’impose à tous. l’affaire est renvoyée sine-die jusqu’à ce que les autres affaires que le parquet à dissimuler dans les tiroirs soient retrouvées et l’audiencier par devant ce tribunal” .

D’après l’avocat, cette action des hommes en robe noire est noble et c’est une question de principe.

“Ce n’est pas une question de x ou de Y .C’est  une question de principe et vous avez remarqué que le représentant du ministre public à l’audience a été le premier à poser le problème c’est  d’ailleurs une question de conscience professionnelle. Vous ne pouvez pas être là pour poursuivre un groupe de citoyen et n’est pas poursuivre d’autres qui sont pourtant dans la même posture.  Pour une question de principe, nous avons assumer notre solidarité à l’égard du ministère public en demandant au tribunal aussi de s’assurer du sentiment de la justice”.

Avant de conclure ses propos, l’homme en robe noire a dit que le barreau de Guinée mènera des actions contre cette pratique du procureur de la République près le tribunal de Kaloum.

Me Bombi Mara

De son côté, Me Bombi Mara a déclaré que a déclaré que le parquet a même soutiré le dossier concernant le gouverneur Nabé et qu’il se retrouve actuellement sur la table du ministère de la justice. “Le même parquet à soutirer le dossier pour qu’il se retrouve sur le bureau du Ministre de la justice garde sceaux et contre une personne dont un mandat d’amener a été décerné sur la demande respectueuse de Mr le procureur et nous partie civile au procès. Notamment Me Paul Yomba Kourouma et moi-même. En application des articles 478, 479 le juge audiencier a décerné un  mandat contre Lounceny Nabe à l’audience. Pourquoi il ne comparaît pas? Pourquoi le procureur refuse d’exécuter ce mandat”.

Par contre, l’avocat a dit:”S’il s’agit des personnes faibles, il est le premier à brandir l’action publique contre ces individus. Mais s’il s’agit des personnes qui se trouvent dans les rouages de l’Etat, il refuse de diligenter.

Il  protège les banques. Pourquoi une banque lorsqu’elle est poursuivie ne comparaît pas par la voix de ses représentants légaux?

S’il s’agit des citoyens qui sont en conflit avec la loi Mr le procureur près le tribunal de première instance de kaloum Monsieur Alpha Seny agit. S’il s’agit des commis, il refuse de diligenter. C’est son habitude. Il n’est pas dans ces débuts, il est en complicité active avec ceux qui sont dans les grands bureaux  qui sont protégés. C’est lui qui est à la base de tout”.

Daouda Yansané