Addis-Abeba, Éthiopie, le 20 mars 2021 (CEA) – Les données sont une ressource essentielle pour la croissance économique, la compétitivité, l’innovation, la création d’emplois et le progrès sociétal. Elles sont utilisées dans presque tous les secteurs. Son application va du soutien aux petits exploitants agricoles pour augmenter la productivité à la modélisation et au suivi de la propagation des pandémies telles que la COVID-19 et à l’amélioration des services de base tels que les soins de santé, l’eau et la chaîne d’approvisionnement en électricité.
Telles sont les paroles prononcées ce samedi, par Mme Leila Ben-Ali, Chef de la Division des statistiques, à l’Union africaine, lors de la présentation d’un document sur l’exploitation de la technologie et de l’innovation, au cours d’un évènement parallèle sur la numérisation de la réponse aux migrations pour exploiter le développement économique et le dividende démographique de l’Afrique dans le contexte de la COVID-19, tenu en marge de la 53ème session de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique, de la Commission économique pour l’Afrique.
Elle déclare qu’en octobre 2020, l’Union africaine a lancé un programme sur l’utilisation des données visant à garantir que l’économie des données entraîne une croissance équitable et des progrès socio-économiques à travers le continent.
« Les données sont le produit le plus important, le plus cher et le plus important au monde. Elles réduisent à la fois les informations et les intervalles de temps. L’Afrique ne peut pas se permettre d’ignorer son potentiel pour les décideurs politiques et le développement socio-économique », affirme Mme Ben-Ali.
Elle propose que la science des données par l’Afrique pour l’Afrique, dirigée par des scientifiques africains, puisse jouer un rôle clé dans la résolution de nombreux défis du continent
« Un exemple est le partage de données à travers les frontières, garantissant que les données répondent aux aspirations du continent », déclare Mme Ben-Ali.
Il y a des efforts fragmentés en Afrique pour combler le manque de compétences nécessaire pour plus d’unités de données professionnelles qui collecteront, stockeront, analyseront, interpréteront et visualiseront les données.
« Les défis d’une économie numérique en Afrique comprennent la faible pénétration d’Internet, qui se situe entre 20% et 21,8% de la population, laissant le reste hors ligne. L’UA dirige 15 innovations visant à exploiter la technologie numérique pour soutenir la mise en œuvre de la ZLECAf et réaliser un marché unique numérique d’ici 2030 », dit-elle.
Mais Mme Ben-Ali ajoute que les États membres ont répondu timidement, citant que seul un pays sur cinq dispose d’un cadre juridique numérique et que 11 pays seulement ont adopté des lois sur la cybercriminalité.
Dans sa présentation, Mme Janet Edeme, Chef de la Division de l’économie rurale et de l’agriculture, à la CUA, déclare que la migration humaine a récemment « atteint des niveaux sans précédent et constitue une caractéristique déterminante de notre époque ».
« La migration est dynamique et les tendances et les schémas de migration sur le continent ont changé au cours des 10 dernières années », dit-elle.
« La migration transfrontalière en Afrique est un moyen de subsistance et une stratégie d’adaptation importants en période de ralentissement écologique et économique, d’absence d’emploi et de travail décent, et est essentielle pour comprendre ainsi que pour prévoir le début et l’évolution des catastrophes humanitaires », déclare Mme Edeme.
Au cours de la dernière décennie, la détérioration des conditions politiques, environnementales et socio-économiques ainsi que les conflits armés, l’insécurité, la dégradation de l’environnement et la pauvreté ont été des causes profondes importantes des migrations massives et des déplacements forcés en Afrique.
Le processus de mondialisation a également facilité la circulation des personnes à travers les différentes régions d’Afrique et vers d’autres régions en dehors du continent. Alors que le nombre de migrants continue de croître, la migration est un problème majeur au 21ème siècle et constitue un défi majeur pour les décideurs politiques engagés dans la gestion de la migration pour le mieux-être du continent.
Les migrants ont du mal à être considérés comme des personnes qui accepteront un emploi, des bas salaires, étireront les services sociaux et de santé.
Les facteurs environnementaux jouent un rôle clé dans les mouvements de population et inversement, la migration a un impact sur l’environnement.
Faisant des recommandations, Mme Edeme indique que la migration interne a un impact sur les environnements locaux et qu’il est donc nécessaire de rendre les villes sûres, résilientes et durables.