La Cour de la CEDEAO a prévu un jugement pour le 23 avril 2021 dans une affaire portée par un Ivoirien, M. Kodjo Claude exhortant la Cour à déclarer le gouvernement de Côte d’Ivoire responsable des violations présumées des droits de l’homme suite à sa détention au-delà des 18 mois autorisés par le pays code pénal.
A l’audience de la Cour du jeudi 18 mars 2021, l’avocat du requérant, M. Souleymane Diallo a fait valoir que M. Claude était en détention préventive dans le centre correctionnel d’Abidjan au-delà de la limite légale spécifiée aux articles 166, paragraphes 2 et 3 du Code de Procédure pénale (CPP).
Il a fait valoir que le gouvernement ivoirien n’avait pas non plus mis en œuvre la décision n ° 64/20 du 29 janvier 2020 de sa cour d’appel qui avait ordonné la libération d’office du requérant sous le contrôle du procureur général.
Dans l’affaire n ° ECW / CCJ / APP / 01/21, M. Diallo a affirmé que la procédure judiciaire engagée par le défendeur avait violé les droits du requérant et a sollicité des ordonnances de la Cour pour sa libération immédiate; la fin de la violation de son droit à la liberté et à la sécurité ainsi que de son droit à la présomption d’innocence tels que garantis respectivement par les articles 6 et 7 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.
Il a également exigé le paiement d’un milliard de francs CFA en réparation du préjudice subi et une ordonnance enjoignant au défendeur de notifier à la Cour dans les 30 jours les mesures prises pour exécuter la décision de la Cour.
De son côté, l’avocat de l’Etat défendeur, M. Cyprien Essis, a fait valoir que le requérant, analyste / expert financier, avait été arrêté pour complicité de délit frauduleux et placé en détention préventive pour une période initiale de six mois, qui a ensuite été prolongée de 18 mois.
Il a ajouté que bien que la cour d’appel ait accordé sa libération, un autre appel était en instance devant la Cour de cassation en attente d’une décision.
En conséquence, il a fait valoir que la détention du requérant était conforme aux lois de la Côte d’Ivoire et a exhorté la Cour à rejeter l’affaire.
Dans le contre-argument du requérant, il a affirmé que l’appel (requête) devant la Cour de cassation n’était pas opérationnel et a exhorté la Cour à contraindre le défendeur à appliquer la décision de la cour d’appel en vue de sa libération immédiate.
L’affaire a été entendue par un panel de trois juges comprenant les juges Gberi-Be Ouattara (président), Dupe Atoki (juge rapporteur) et Januaria Costa (membre).