Addis-Abeba, Éthiopie, 20 mars 2021 (CEA) – Un nouveau rapport lancé par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) sur l’impact de la COVID-19 sur le commerce électronique en Afrique, montre que le secteur et l’économie numérique ont considérablement augmenté tout au long de la décennie se terminant en 2019. Le rapport montre que la pandémie de COVID-19, aussi grave soit-elle avec les effets sanitaires et économiques associés, a ouvert de nouvelles opportunités pour l’économie numérique du continent.

Selon les auteurs du rapport, lancé le 20 mars 2021 lors d’un évènement parallèle, à la Conférence annuelle des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la CEA, la croissance du secteur a été rendue possible grâce à l’amélioration des taux de pénétration d’Internet, à la réduction des coûts d’Internet et à la croissance de la téléphonie mobile.

L’un des auteurs, Guy Futi, déclare dans une présentation qu’en 2019, l’Afrique a enregistré une croissance sans précédent de la numérisation avec quelque 290 millions de personnes connectées à Internet, un investissement de 1,4 milliard de dollars américains en capital-risque et plus de 30% des adultes en Afrique du Sud, au Nigéria, en Égypte et au Kenya déclarent posséder des téléphones portables.

Si le rapport souligne que le régime réglementaire de l’Afrique n’a pas encore rattrapé la vitesse à laquelle le secteur numérique se développe, en général, il reste inégal et est caractérisé par une faible applicabilité. La croissance de la technologie mobile, entre autres facteurs, a construit une base fertile qui pourrait être étayée par les développements du capital-risque et du financement, des paiements en ligne et de la logistique.

« Nous arrivons à la conclusion que l’économie numérique peut être un puissant vecteur de l’économie africaine avec le potentiel d’alléger bon nombre des fardeaux économiques de la COVID-19. Mais plus important encore, le commerce électronique et le commerce numérique peuvent servir de moteur puissant pour la relance économique désormais requise », affirment les auteurs du rapport.

Les auteurs estiment que des facteurs socio-économiques sans précédent tels que les dividendes démographiques de l’Afrique – 50% de ses citoyens ont moins de 35 ans – avec 500 millions de comptes d’argent mobile, pourraient générer 500 milliards de dollars américains de commerce numérique d’ici 2030.

L’un des auteurs, Jamie McLeod, déclare que le rapport est basé sur des entretiens avec des entreprises de technologie en Afrique.

Certains des points saillants du rapport couvrent la gamme allant de la croissance du financement du capital-risque en Afrique aux progrès réalisés dans la pénétration de la téléphonie mobile et d’Internet. Cette partie du rapport illustre un environnement numérique en évolution rapide qui a encore beaucoup à accomplir.

Le rapport note que les téléphones portables moins chers ont joué un rôle important dans la pénétration d’Internet dans la région.

« Transsion et Samsung, qui contrôlent la plus grande partie des parts de marché sur les smartphones vendus en Afrique, ont produit des portables spécifiquement ciblés pour le pouvoir d’achat limité des Africains. Plus de 83% des smartphones vendus en Afrique au cours du dernier trimestre de 2019 coûtaient plus ou moins 200 dollars américains », indique le rapport.

Il déclare que les plus grands opérateurs de téléphonie mobile du continent ont continué d’enregistrer une croissance soutenue de leurs revenus.

Safaricom, l’un des plus grands opérateurs d’Afrique orientale et centrale, a augmenté ses revenus de 1,63 milliard de dollars américains en 2016 à 2,20 milliards de dollars américains en 2019. Le groupe MTN a généré en 2019 2,75 milliards de dollars américains de revenus de sa filiale nigériane et 2,67 milliards de dollars américains de sa filiale Sud-Africaine.

Airtel Africa, présent dans plus de 14 pays du continent, a enregistré un chiffre d’affaires de 3,01 milliards USD en 2019. Maroc Telecom, opérant depuis l’Afrique du Nord, a augmenté ses revenus de 2,77 milliards USD en 2016 à 3,99 milliards USD en 2019.