Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné l’attaque meurtrière perpétrée vendredi contre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) dans le nord-est du pays.

Le 2 avril, quatre Casques bleus tchadiens ont été tués et 19 autres blessés dans une attaque complexe contre un camp de la MINUSMA à Aguelhok, dans la région de Kidal.

Les membres du Conseil de sécurité ont appelé samedi le gouvernement de transition malien à enquêter rapidement sur cette attaque et à traduire les auteurs en justice. « Les attaques visant les soldats de la paix pouvaient constituer des crimes de guerre au regard du droit international », ont-ils rappelé dans une déclaration de presse. Ils ont souligné que les responsables des meurtres des quatre Casques bleus devraient être tenus pour responsables et ont exhorté tous les États, conformément à leurs obligations au titre du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, à coopérer activement avec toutes les autorités compétentes à cet égard.

Ils ont également souligné que la participation à la planification, à la direction, au parrainage ou à la conduite d’attaques contre les Casques bleus de la MINUSMA constitue une base pour la désignation des sanctions conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. Les membres du Conseil ont exprimé leurs plus sincères condoléances et sympathie aux familles des victimes, ainsi qu’au Tchad et à la MINUSMA. Ils ont souhaité un prompt et complet rétablissement aux Casques bleus blessés et ont rendu hommage aux soldats de la paix qui risquent leur vie.

Des assaillants terroristes mis en déroute

La MINUSMA a qualifié de terroriste l’attaque complexe qui a touché sa base à Aguelhok et que ses Casques bleus ont finalement repoussée. « La riposte vigoureuse dont ont fait preuve les Casques bleus basés à Aguelhok (…) mérite d’être inscrite en lettres d’or dans l’histoire des opérations des Nations Unies », a déclaré le chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif.

Selon M. Annadif, la MINUSMA a infligé d’importantes pertes matérielles et humaines aux assaillants. « La colonne terroriste a abandonné dans sa débandade plus de 23 corps et plusieurs véhicules de combat », a précisé le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU au Mali, qui s’est dit fier de la bravoure de ses Casques bleus.

Suite à cette attaque, le Conseil de sécurité a réaffirmé que le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations constituait l’une des menaces les plus graves à la paix et à la sécurité internationales. Ses membres ont souligné la nécessité de traduire en justice les auteurs, organisateurs, financiers et commanditaires de ces actes de terrorisme répréhensibles.

« Tout acte de terrorisme est criminel et injustifiable, quelle que soit sa motivation, où, quand et par qui qu’elle soit commis », ont réaffirmé les membres du Conseil de sécurité. Ils ont également réaffirmé la nécessité pour tous les États de lutter par tous les moyens contre les menaces à la paix et à la sécurité internationales causées par des actes terroristes, conformément à la Charte des Nations Unies et aux autres obligations découlant du droit international.

Mali : l’accord de paix doit être mise en œuvre « sans plus tarder »

Les membres du Conseil de sécurité se sont déclarés préoccupés par la situation sécuritaire au Mali et la dimension transnationale de la menace terroriste dans la région du Sahel. Ils ont exhorté les parties maliennes à mettre pleinement en œuvre l’Accord sur la paix et la réconciliation au Mali « sans plus tarder ».

Ils ont noté que la pleine mise en œuvre de l’Accord et l’intensification des efforts pour surmonter les menaces asymétriques peuvent contribuer à améliorer la situation sécuritaire dans tout le Mali. « Les efforts de la Force conjointe du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) pour contrer les activités des groupes terroristes et autres groupes criminels organisés contribueront à créer un environnement plus sûr dans la région du Sahel », ont-ils souligné.

Le Conseil de sécurité a réitéré son plein appui à la MINUSMA et aux autres présences de sécurité au Mali et dans la région du Sahel. Ses membres ont en outre souligné qu’il importait que la mission onusienne au Mali ait les capacités nécessaires pour s’acquitter de son mandat et promouvoir la sûreté et la sécurité des Casques bleus.

ONU Info