Au Sénégal, le report des élections locales a été voté, hier soir, vendredi 2 avril, à l’Assemblée nationale. Une nouvelle date butoir est finalement fixée au 31 janvier 2022.
Les élections des conseillers municipaux et départementaux devaient se tenir avant fin mars 2021. C’est la troisième fois qu’elles sont repoussées. La majorité a invoqué des arguments techniques, mais durant les débats houleux, l’opposition a dénoncé une « ruse » du pouvoir. Le projet de loi a été examiné selon la procédure d’urgence, une demande du chef de l’État.
Sur le banc du gouvernement, se trouve le ministre de l’Intérieur. Selon lui, le report est lié à des impératifs d’organisation. Yéya Diallo, rapporteur de la commission des lois : « Monsieur le ministre, il sera noté que la crise sanitaire a occasionné une suspension de plus de six mois de travaux de cette commission. Cette suspension a retardé les discussions du fichier et les variations du processus électoral considérées comme préalable à la tenue de toute élection. »
Amendement
Mais à peine le texte présenté, le député d’opposition Cheikh Abdou Mbacké dépose un amendement. Il exige l’organisation des élections locales au plus tard le 19 décembre 2021, et le respect de la suite du calendrier électoral. Pour l’opposition, ce projet de report à 2022 « cache quelque chose ». Elle soupçonne le pouvoir de vouloir repousser ensuite les élections législatives, et de les coupler avec la présidentielle de 2024.
Le président de l’Assemblée nationale intervient. « Calmez-vous, on n’est pas au marché Sandaga ». Après plus de quarante questions et un très long débat, une date à mi-chemin a donc été retenue : fin janvier 2022. Le mandat des conseillers départementaux et municipaux – élus lors des dernières élections locales de 2014 – est de nouveau prorogé.
RFI