Amnesty international a publié, ce mercredi 7 avril 2021, son rapport 2020 de la situation des droits Humains dans le monde.

En Guinée, l’Organisation a dénoncé de nombreuses violations des droits humains commises dans le contexte de « modification controversée » de la Constitution et des résultats contestés de l’élection présidentielle du 18 octobre 2020.

Lisez plutôt l’extrait du rapport.

De la restriction des  droits et libertés politiques  aux cas d’exactions 

« Des dizaines de personnes ont été tuées par des membres des forces de défense et de sécurité lors de manifestations, et les auteurs de ces homicides demeuraient impunis. Des membres de partis politiques d’opposition et des militants en faveur de la démocratie ont été arrêtés et détenus arbitrairement. Le droit à la liberté d’expression et le droit de réunion pacifique ont fait l’objet de restrictions. Le droit à la santé des prisonnières et prisonniers était mis à mal par une surpopulation chronique et des conditions de détention déplorables

 Entre le 21 et le 22 mars, au moins 12 personnes ont été tuées lors de manifestations organisées par le Fndc. Le 12 mai, sept personnes ont trouvé la mort dans des manifestations, dont certaines ont tourné à la violence, dans les villes de Manéah, Coyah et Dubréka (région de Kindia) ainsi qu’à Kamsar (région de Boké). Elles dénonçaient la manière dont les forces de sécurité faisaient appliquer les restrictions de circulation liées à la pandémie de Covid-19. Dans les jours qui ont suivi l’élection présidentielle d’octobre, au moins 16 personnes ont été tuées par les forces de sécurité alors qu’elles protestaient contre les résultats du scrutin. Les forces de défense et de sécurité ont également commis des violences à l’encontre des populations de quartiers de la capitale, Conakry, perçus comme favorables à l’opposition, tuant au moins un habitant de Wanindara le 1 er décembre, sans raison. Selon les autorités, deux policiers ont été tués à Conakry, le 21 octobre et le 30 novembre respectivement, et trois gendarmes et un soldat ont eux aussi trouvé la mort lors d’une attaque visant un train de la compagnie minière Rusal le 23 octobre, également dans la capitale ».

Des arrestations aux détentions arbitraires des représentants d’organisations de la société civile et militants politiques 

«Ibrahima Sow (62 ans) a été arrêté le 24 octobre, après l’attaque contre le train de la compagnie Rusal. D’après les autorités, il a été testé positif à la Covid pendant sa détention. Il se serait rétabli mais, après s’être plaint d’un diabète, il a été hospitalisé et est décédé. Des photos des blessures qui lui ont été infligées en détention incitaient fortement à penser qu’on l’avait brûlé au fer chaud ou au moyen d’un objet similaire »

Conditions carcérales des  détenus 

Selon le rapport, l’apparition de la Covid-19 a menacé l’état de santé des détenues en raison de la surpopulation chronique et de l’insuffisance des installations sanitaires et des soins médicaux dans les lieux de détention. Initialement prévue pour 300 détenus, la Maison centrale de Conakry abrite aujourd’hui 1500 détenus. « Selon les autorités, en mai, 68 des 713 détenus soumis à un test de dépistage du Covid à la maison centrale de Conakry avaient obtenu un résultat positif. Le ministère de la Justice a déclaré que ces personnes étaient prises en charge dans des unités de soins déployées au sein de la prison. À la prison de Kindia, 30 tests positifs ont été enregistrés parmi les 352 détenus et les 25 surveillants que comptait l’établissement. Le ministère de la Justice a indiqué que les 28 détenus contaminés avaient été envoyés à la maison centrale de Conakry afin d’y être soignés », souligne Amnesty international.