Il s’agit d’Aly Ahmed Akhadar, un Libano-ivoirien.
Condamné le 5 octobre 2016 à 15 ans de réclusion criminelle pour « faux, association de malfaiteurs, atteinte à la défense nationale et actes de terrorisme » par le tribunal militaire permanent de Conakry, son procès en appel se poursuit.
Dans cette affaire, il est reproché à Aly Ahmed Akhadar d’avoir loué un magasin à Conakry, où il a stocké plus de 1206 cartons d’explosifs.
Devant la cour d’Appel de Conakry, le mis en cause manifeste un comportement étrange de troubles psychologiques. Mais cela, semble être au regard de l’avocat de l’Etat guinéen de la distraction : « L’accusé, ici présent, a été arrêté suite à une dénonciation de celui qui l’avait loué le magasin où il avait stocké ses marchandises. Avec la collaboration d’Interpol, il a été interpellé en Côte d’Ivoire et extradé en Guinée. Conduit à la gendarmerie de Matam pour des fins d’enquête, il a reconnu les faits à lui reprochés. Il s’est mis même à raconter qu’il membre d’une entité terroriste. Il a reconnu qu’il est venu en Guinée 4 fois, après le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Mozambique. Lorsqu’il a été transféré au tribunal militaire, il a réitéré les mêmes propos. Et aujourd’hui, il se fait passer pour une personne atteinte de troubles mentaux. »
Dans ses plaidoiries, Me Marie Lamine Kamano, avocat de l’Etat guinéen, a demandé à la Cour de condamner l’accusé pour protéger le pays contre le danger qu’il représente. « Je vous demande de confirmer la décision en le condamnant à une peine de prison ferme pour la sécurité, la quiétude et le bien-être de nos citoyens et les citoyens du monde ».
Pour Me Santiba Kouyaté, avocat de la défense, son client Aly Ahmed Akhadar a reconnu les faits qui lui sont reprochés tout simplement parce qu’il ne jouissait plus de toutes ses facultés mentales : « Il a été arrêté le 15 janvier 2013, à Abidjan, et il a été présenté devant un juge le 16 septembre 2026, à Conakry. Devant le juge, il ne jouissait pas de ses facultés. Il était fou et traumatisé par les actes qu’on lui a fait subir. Même les pavillons de ses oreilles ont été coupés. Il n’était pas en possession de ses facultés. Les trois rapports médico-légaux versés au dossier le prouvent. Pour ce qui est des cartons d’explosifs, cela n’existe que dans l’imagination. Nulle part, l’existence de ces cartons d’explosifs n’apparaît dans le dossier. Ces produits ne sont que de simples imaginations ».
Poursuivant, l’avocat a laissé entendre que les enquêteurs aguerris qui ont fait la perquisition dans le magasin ont dit que ce sont des kits sanitaires qu’ils ont trouvés dans le magasin. Si la Cour, par extraordinaire, décide de rentrer en condamnation Me Santiba Kouyaté demande de le condamner au temps mis.
Pour sa part, l’avocat général, Soriba Manet a requis la condamnation de l’accusé au temps mis en prison.
Finalement, la Cour d’appel de Conakry a mis le dossier en délibéré pour rendre son verdict le 16 avril 2021.