Les cours et tribunaux de Conakry, capitale de la Guinée sont déserts ce lundi 19 avril 2021. Aucune audience ne s’est tenue dans ces lieux. Selon nos informations, c’est la grève déclenchée par les huissiers de justice et le boycott des audiences par  les avocats qui sont à la base de cette situation.

Rencontré par un des Reporters de votre quotidien en ligne, Me Jean Baptiste Jocamey Haba, secrétaire général et bâtonnier par intérim nous a expliqué les raisons de ce boycott.

Selon l’avocat, c’est pour faire face à cette problématique de l’exécution des décisions de justice que les hommes en robe noire ont décidé de boycotter toutes les audiences jusqu’à nouvel ordre.

“Les avocats ont décidé de boycotter les audiences jusqu’à nouvel ordre tout en ouvrant les portes de la négociation avec les autorités concernées. Ils ont  décidé d’aller en grève puisqu’il y a un réel problème en Guinée lié à l’exécution des décisions des judiciaires. C’est-à-dire que les audiences se tiennent normalement, les actions sont introduites, les débats sont faits et les décisions sont obtenues. Ces décisions sont revêtues de la formule exécutoire et ne sont pas exécutées. Elles ne sont pas exécutées parce qu’il y a plusieurs problèmes qui interviennent. Mais dans la pratique pour qu’une décision soit exécutée, on demande par exemple une réquisition du procureur général, ce qui en soit n’a pas une base légale en l’état actuel de notre droit. L’article 29 de l’acte uniforme portant procédure indique clairement que l’Etat prêter main forte dans l’exécution des décisions de justice, en octroyant la force, les services de sécurité”, a-t-il expliqué

Mais contrairement à cette disposition, l’avocat a déclaré que les huissiers de Guinée sont confrontés à de sérieux difficultés. “malheureusement les huissiers de Guinée sont confrontés à des problèmes pour obtenir la réquisition. Lorsque la réquisition est obtenue, une fois à la gendarmerie ou à la police, devant l’unité chargée d’exécution, ils sont aussi confrontés à des demandes exorbitantes de frais d’exécution”.

Pour terminer,  l’avocat a mentionné qu’il a été reçu par le ministre de la justice à propos de ce sujet. Ce dernier a promis de s’impliquer pour un règlement définitif.

Daouda Yansané