La part mondiale des parlementaires âgés de moins de 30 ans a légèrement augmenté pour atteindre 2,6%, a annoncé jeudi l’Union interparlementaire (UIP), dans un rapport sur la représentation juvénile dans les parlements nationaux.

Ce chiffre représente une hausse de 0,4% par rapport aux données recueillies deux ans auparavant.

« Pour être au service du peuple, la démocratie doit représenter l’ensemble de la population », a déclaré dans un communiqué, le Président de l’UIP, Duarte Pacheco, insistant sur « le besoin d’un plus grand nombre de jeunes parlementaires, femmes et hommes, pour rendre les parlements plus efficaces, plus innovants et plus inclusifs ».

Mais avec la moitié de la population mondiale ayant moins de 30 ans, ce rapport met en évidence « un déficit important » dans la représentation politique des jeunes dans le monde.

« Alors que les jeunes du monde entier doivent jouer un rôle plus fondamental dans le développement de nos nations, les progrès en matière de leur représentation dans les parlements doivent être améliorés », a d’ailleurs admis Melvin Bouva, le Président du Conseil du Forum des jeunes parlementaires de l’UIP.

La Gambie et Djibouti parmi les dix plus jeunes parlements du monde

Le rapport classe les pays en fonction du nombre de parlementaires de moins de 30 ans, de moins de 40 ans et de moins de 45 ans. Les pays ayant les parlementaires les plus jeunes ont généralement fait des efforts concertés pour inciter les jeunes à s’engager en politique, à l’instar de Djibouti et de la Norvège.

Parmi les dix plus jeunes parlements du monde (dans les chambres uniques ou basses), Oslo domine la course en tête avec 13,61%. Suivent l’Arménie (12,12%), Saint-Marin (11,67%), la Gambie (10,34%), le Venezuela (9,82%), Suriname (9,80%), Danemark (9,50%), la Suède   (9,42%), Djibouti (9,23%) et le Chili (8,39%).

Près de 25% des chambres parlementaires uniques et basses du monde ne comptent aucun parlementaire de moins de 30 ans. Il s’agit toutefois d’une amélioration par rapport aux 30% de 2018.

Le rapport de l’UIP montre également des progrès dans d’autres catégories d’âge. Quelque 30,2% des parlementaires du monde ont moins de 45 ans, soit une hausse de 2,1 points de pourcentage par rapport à 28,1% en 2018.

Abaisser l’âge d’éligibilité hausse le nombre de jeunes parlementaires

Par ailleurs, les données montrent que l’abaissement de l’âge minimum pour se présenter aux élections conduit à un âge moyen plus bas au sein des chambres parlementaires.

« Certains parlements prévoient généralement un âge requis peu élevé pour se présenter aux élections, comme au Danemark et en Suède », précise l’UIP qui est basé à Genève.

Dans 69% des pays, l’âge de vote est inférieur à l’âge minimum légal pour exercer un mandat parlementaire. Pour les chambres basses et les parlements monocaméraux, le temps d’attente moyen pour qu’un électeur en âge de voter puisse se présenter aux élections est de 3,5 ans. Pour les chambres hautes, la différence est de 10,4 ans en moyenne.

Plus de femmes parlementaires dans les groupes d’âge plus jeunes

S’agissant de la parité parlementaire chez les jeunes, les données montrent que la proportion de femmes est plus élevée. Selon l’UIP, plus les parlementaires sont âgés, moins il y a de femmes dans les chambres.

Par exemple, dans la tranche d’âge 21-30 ans, le rapport hommes/femmes parmi les parlementaires est d’environ 60/40. Pour la tranche d’âge des 31-40 ans, le rapport diminue à environ 2/1.

Il y a un peu plus de dix ans, les Parlements membres de l’UIP ont adopté la résolution sur la participation des jeunes au processus démocratique en 2010.

« J’espère fermement que ce rapport contribuera également aux prochaines mesures que nous devrons prendre pour rendre les parlements plus inclusifs et plus forts pour le développement de nos peuples et de nos nations », a fait valoir M. Bouva.

L’impact des quotas de jeunes dans la composition des parlements

Les données recueillies pour le rapport de l’UIP confirment que des quotas de jeunes bien conçus contribuent à accroître la représentation des jeunes, à l’instar de ceux que l’UIP préconise pour la parité entre les sexes.

Les quotas peuvent prendre différentes formes, notamment des sièges réservés, des quotas imposés par la loi et des quotas de parti pour les jeunes parlementaires.

Seuls quatre pays, le Rwanda, le Maroc, le Kenya et l’Ouganda, ont des sièges spécialement réservés aux représentants des jeunes.

Les pays qui ont adopté des quotas de jeunes l’ont fait après avoir introduit des quotas de genre, ce qui suggère que les nombreux pays qui appliquent des quotas de femmes sont susceptibles d’adopter des quotas de jeunes.

Le Président du Conseil du Forum des jeunes parlementaires de l’UIP exhorte donc les dirigeants politiques et en particulier les jeunes leaders, à faire preuve de « plus de volonté politique et à prendre des mesures transformatrices pour que davantage de jeunes soient élus ».

A noter que les conclusions du rapport seront présentées, mercredi 28 avril, lors de la Conférence mondiale annuelle des jeunes parlementaires de l’UIP.