Retenu contre son “gré” ce lundi 7 juin 2021 dans les locaux de la Direction centrale de la police judiciaire (DPJ) sur ordre de Commissaire Fabou Camara, Me Pépé Antoine Lama recouvre enfin sa liberté .
Il a fallu l’intervention du bâtonnier Me Djibril Kouyaté pour qu’il lui soit ordonné de quitter les lieux. Il est revenu sur les circonstances ce lundi au sortir de la DPJ.
Revenant sur les circonstances de son arrestation, l’avocat précise que l’ incident n’a rien à voir avec les dossiers des détenus politiques.
Lisez plutôt ses explications !
« J’ai une procédure que je gère depuis fort longtemps. Il y a une semaine de cela, le Général Fabou m’avait appelé au téléphone pour dire qu’il voulait avoir ma version des faits par rapport au dossier. Ça trouvait déjà qu’il avait été dessaisi par le procureur général, suivant un courrier datant du 3 mai 2021.
Je lui ai demandé en quelle qualité il voulait m’entendre. Est-ce en tant qu’avocat ? Mis en cause ou témoin ? Il me dit que c’est entre frères. Je lui ai dit : dans tous les cas, vous êtes dessaisis, vous ne pouvez pas traiter ce dossier. Par contre, si quelqu’un est contre moi pour dire que je me suis mal comporté dans l’exercice de ma profession, vous savez à qui s’adresser. Et donc, pour toutes ces raisons je ne pouvais me présenter à son bureau.
A mon retour de Conakry, le jeudi passé, j’apprends que mon client a été interpellé et déposé dans les locaux de la DPJ en exécution d’un courrier du procureur général qui date du 27 mai 2021. Je suis venu, j’ai constaté qu’effectivement que ce courrier existait. J’ai écrit au procureur général pour lui dire que sa religion a été trompée et qu’il devait demander à la DPJ de se dessaisir au profit de la procédure en cours à la Cour d’Appel. Et effectivement le procureur a pris un courrier dans ce sens, il a dessaisi la DPJ. Le courrier a été déposé.
Alors ce matin, j’ai pris la responsabilité de déposer une copie entre les mains de l’officier enquêteur. C’est en ce moment que Fabou m’aperçoit par les caméras, il était environ 12H’, il envoie un commandant de la BRI (Brigade de répression et d’intervention) vers moi. Ce dernier m’a demandé de le suivre avec un tonton autoritaire.
On vient dans le bureau du général Fabou, il me dit de le laisser 5min et qu’il allait me recevoir. Je lui ai dit : ‘’mon général, j’ai audience, est-ce que vous pouvez me laisser partir’’ ? Il m’a dit juste 5min. J’ai patienté durant ce temps. Comme l’heure de l’audience approchait, je suis allé vers lui pour lui demander de me permettre d’aller faire mon audience et que je reviendrais.
Il a dit que je ne pouvais pas bouger. Là, j’ai vu que les choses devenaient sérieuses. J’ai alors alerté le bâtonnier et certains avocats. Le bâtonnier l’a appelé, il lui a fait savoir que je n’étais pas retenu et qu’il m’a juste appelé pour un entretien. Il a ajouté que je n’étais pas obligé de rester, je pouvais partir.
Dès que je me suis levé pour partir, le commandant de la BRI sort et me dit : ‘’Vous ne partez pas, j’ai reçu des instructions de ne pas vous laisser partir“. Je suis resté là jusqu’à 12h 27’ avant qu’il n’ordonne à ce que je parte. Et maintenant là, je suis libre tout mouvement”.