Le Ministère de la Justice et les associations de presse ont échangé le jeudi 17 juin à la maison de la presse. Les échanges ont porté sur les dispositions légales portant sur les droits et Liberté de la presse en Guinée.
L’avocat général près la Cour d’appel de Conakry, Mamadou Dian Bora Diallo et le Procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn, Sidy Souleymane N’diaye en étaient les conférenciers.
Pour commencer, l’avocat général près la Cour d’appel de Conakry, Mamadou Dian Bora Diallo a planté le décor en ces termes : « pour nous juristes, on ne peut pas parler de dépénalisation du délit de presse. Ça n’existe pas ».
Pour Sidy Souleymane N’diaye, l’amende étant une peine pécuniaire, on ne peut donc pas parler de dépénalisation. Il a défini la dépénalisation qui consiste à soustraire une infraction ou une action de la sanction pénale : « Un journaliste qui a commis un délit peut être en prison en attendant son procès, un journaliste peut bien aller en prison pour une infraction prévue par la loi sur la liberté de la presse. La loi sur la liberté de presse étant muette sur la durée de la détention préventive, le juge se réfère donc au code de procédure pénale. L’article 235 du Code de procédure pénale fixe la limite de la durée de la détention provisoire à quatre mois, renouvelable pour les délits et à six mois pour les crimes».
Toutefois, déclare Sidy Souleymane Ndiaye, cette Loi protège aussi les journalistes : « Quant au procureur, il ne peut pas envoyer quelqu’un en prison puisque le flagrant délit n’existe pas en délit de presse. Cette loi est pour tous ceux qui commettraient un des délits énumérés ».
Face à cette situation et aux incompréhension entre journalistes et magistrats autour du mot « dépénalisation », le Président du Conseil d’administration de la maison de la presse et Président de l’Association guinéenne pour la presse en ligne, Amadou Tham Camara, a sollicité auprès du département de la justice que « la citation directe soit privilégiée, en lieu et place de la procédure judiciaire, quand un journaliste sera en conflit avec la loi et surtout dans le cadre de l’application de la Loi sur la liberté de la presse ».
Daouda Yansané