TPI-de-Mafanco

Poursuivi pour « coups et blessures volontaires » au préjudice de dame Simone Sagno, Malick Mansaré a comparu mercredi 16 juin 2021 devant le tribunal correctionnel de Mafanco.

A la barre, le prévenu qui est gendarme a nié les faits qui lui sont reprochés  et s’est fait passer pour la victime dans cette affaire. Il a accusé la plaignante d’avoir tiré son sexe lors d’une dispute en famille à Sangoyah, dans la commune de Matoto.

Poursuivi avec son locataire Joseph Korémou, Malick Mansaré a juré n’avoir jamais porté main sur Simone Sagno : « C’est elle qui est sortie en proférant des injures grossières contre moi. Elle  est venue m’agresser pendant que j’intervenais entre mon grand frère et mon locataire. Elle est venue, sur l’honneur, elle a pris mon sexe et l’a tiré. C’est les secouristes qui ont enlevé sa main sur mon sexe. Simone Sagno dit souvent qu’elle va me créer des problèmes jusqu’à ma mort. C’est pourquoi, quand elle est venue m’attaquer, moi je n’ai pas réagi. C’est les gens  qui sont venus l’empêcher de me faire ce qu’elle voulait. Moi je ne l’ai pas touché, je n’ai pas vu Joseph aussi la toucher », a indiqué le gendarme Malick Mansaré.

Cependant, ces déclarations ont été très vite balayées d’un revers de la main par la partie civile : « Malick est contre moi dans notre concession. Il m’a plusieurs fois frappée et mise à nue à Sanoyah devant tout le monde. Il dit qu’il va me tuer. Et cette fois-ci, il a voulu passer à l’acte. Joseph Korémou a fait tomber mon mari à terre. Quand je suis venue intervenir, il m’a poussé, je suis tombée. Et, dès que je me suis relevée, Malick Mansaré s’est attaqué à moi et m’a étranglée en disant qu’il va me tuer. Moi aussi, j’ai tenu sa ceinture. Après, il a pris ma tête, il l’a cogné contre les briques qui étaient à côté», a déclaré Simone Sagno.

Dans ses plaidoiries, l’avocat de la partie civile a demandé au tribunal de retenir les prévenus dans les liens de la prévention et de les condamner solidairement au paiement de 300 millions de francs guinéens à  titre de dommages à sa cliente.

« L’état de santé de ma cliente est aujourd’hui détériorée. Avec ça, ma cliente pourra se faire évacuer, peut-être même à  l’extérieur, pour se traiter », a laissé entendre l’avocat de la partie civile.

Pour sa part,  le ministère public a requis un an de prison dont 6 mois assortis de sursis et un million de francs guinéens d’amende.

« Dans les débats, les prévenus ont nié les faits qui leur sont reprochés. Mais, dans  cette affaire, madame Simone est blessée. Les images en font foi. Si les prévenus disent qu’ils n’ont pas battu madame Simone et qu’elle s’est disputée avec personne d’autre que ces 2 (Malick et Joseph), le ministère  public vous demande de tirer toutes les conséquences », a argumenté le ministère public.

Finalement, le tribunal a mis le dossier en délibéré pour décision être rendue le 23 juin prochain.

Aissata BALDE