La Conférence internationale du Travail a adopté un Appel mondial à l’action décrivant les mesures à prendre pour une reconstruction centrée sur l’humain après la pandémie et éviter que les économies et les sociétés ne soient marquées à long terme.
L’Appel mondial à l’action pour une reprise centrée sur l’humain présente un programme complet. Il engage les pays à faire en sorte que leur reprise économique et sociale après la crise soit «pleinement inclusive, durable et résiliente.»
L’accord comprend deux séries d’actions convenues. La première concerne les mesures à prendre par les gouvernements nationaux et leurs «partenaires sociaux» patronaux et syndicaux, afin de parvenir à une reprise riche en emplois qui renforce considérablement les protections sociales et des travailleurs et soutienne les entreprises durables.
Une deuxième série d’actions porte sur la coopération internationale et le rôle des institutions multilatérales, dont l’OIT, dans le but d’accroître le niveau et la cohérence de leur soutien aux stratégies nationales de redressement après une pandémie «axées sur l’humain».
“Si nous ne nous attaquons pas spécifiquement aux inégalités qui se sont creusées au cours de cette crise, il existe un risque très réel que les conséquences économiques et sociales provoquent des cicatrices à long terme.»
Guy Ryder, Directeur général de l’OIT
L’accord appelle l’OIT – avec son mandat pour la justice sociale et le travail décent – à jouer un rôle de leader et à utiliser tous les moyens d’action pour soutenir la conception et la mise en œuvre de stratégies de reprise qui ne laissent personne de côté, notamment en renforçant la coopération avec d’autres institutions du système multilatéral.
L’Appel à l’action s’appuie sur la Déclaration du centenaire de l’OIT pour l’avenir du travail , adoptée lors de la CIT de 2019. L’Appel fournit une voie pour accélérer la mise en œuvre pratique de la Déclaration par le biais de politiques et d’investissements renforcés qui soutiennent une reprise globale et inclusive. Il appelle également à une action urgente et coordonnée dans des domaines connexes, notamment la coopération et la solidarité internationales pour garantir un accès mondial et égal aux vaccins, aux traitements et aux mesures préventives.
Le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, a salué cet accord: «Créer une reprise qui soit inclusive, durable et résiliente doit devenir une priorité absolue pour les politiques publiques. Cette résolution offre une voie claire et complète qui permettra aux pays de convertir en actions concrètes l’aspiration morale et politique de ne laisser personne de côté.»
Il a ajouté: «L’efficacité et la résilience de la reprise après le COVID-19 dépendront fortement de son ampleur et de son caractère socialement inclusif. Si nous ne nous attaquons pas spécifiquement aux inégalités qui se sont creusées au cours de cette crise, il existe un risque très réel que les conséquences économiques et sociales provoquent des cicatrices à long terme, en particulier pour les groupes touchés de manière disproportionnée, tels que les jeunes et les femmes, et les petites et microentreprises qui fournissent la plupart des emplois dans le monde.»
Lors d’une séance spéciale de la CIT, avant d’adopter l’Appel à l’action, les délégués ont pris part à la première des deux journées du Sommet sur le monde du travail: Action mondiale pour une réponse COVID-19 centrée sur l’homme. Le Sommet a discuté des effets de la pandémie de COVID-19 sur les marchés du travail, et des stratégies de relance qui favorisent la justice sociale et le travail décent.
Le sommet a également écouté les messages vidéo de dirigeants mondiaux , dont le pape François, le Président sud-coréen Moon Jae-in, le Premier Ministre portugais António Costa et le Président américain Joe Biden.