En présidant vendredi 09 juillet dernier au lancement d’un important projet agricole financé à hauteur de 100 millions de dollars par la Banque Mondiale, le Chef de l’Etat Alpha Condé a réitéré sa déclaration sur la lutte contre la pagaille dans son pays et sa volonté de récupérer les réserves foncières de l’Etat. En outre, l’actuel locataire de Sékhoutouréya a dénoncé le récent rapport d’Amnesty International en sabrant son opposition.
Nous avons décidé de changer complètement notre pays, pour cela il faut une réforme du système foncier. Sous la première république, la terre appartenait à l’Etat, sous la deuxième république, il y a eu une pagaille. Même les réserves foncières que le colonisateur avait identifiées, beaucoup ont été détruites. Si je prends Ratoma, sous la période coloniale, Ratoma était une zone protégée. C’est sous la première et la deuxième que Ratoma est devenu des bidons villes.
J’ai décidé de prendre les choses en main
Les ministères de l’administration du territoire et de l’agriculture ont fait le recensement des réserves agricoles afin qu’on puisse les récupérer et les mettre en valeur (…). Nous avons déjà commencé le travail sur la réforme foncière. Carlos Lopez nous avait accompagnés lorsqu’il était à la CEA, mais les différents troubles et perturbations politiques ne nous ont pas permis de faire avancer cette politique. Maintenant le pays est calme et j’ai décidé de prendre les choses en main. C’est pourquoi j’ai décidé de ramener l’agriculture et l’élevage à la présidence avec un ministre délégué. Car très souvent, les cadres donnent des chiffres qui ne sont pas conformes avec la réalité sur le terrain.
Nous n’accepterons plus de pagaille, la loi va s’appliquer….
Nous sommes contents de voir qu’aujourd’hui, la Guinée est une destination très prisée. Nous n’accepterons plus de pagaille, la loi va s’appliquer de façon rigoureuse. On ne sera plus dans une situation de non Etat. Il y aura un Etat qui protège les citoyens, les libertés et qui empêche qu’on porte atteinte à la vie et aux bien des citoyens ou bien qu’on viole la Loi. Bien sûr ! Ce n’est pas très facile.
Parce qu’on nous demande à la fois de nous développer et ensuite de faire des démocraties en oubliant que lorsque certains se développaient c’était la monarchie absolue. On nous parle d’Asie du Sud Est qui s’est développée avec des dictatures militaires. On nous cite Singapour (…). Nous allons développer le pays tout en respectant les libertés.
Je ne prends pas au sérieux Amnesty
Nous savons très bien que les ONG internationales financées par des grands trusts tentent de nous discréditer pour ne pas nous développer. Elles font des rapports partiaux. C’est pourquoi, je ne prends pas au sérieux Amnesty International et tous les autres. Ils peuvent faire ce qu’ils veulent comme rapports. Je dis que nous sommes très heureux de l’accompagnement de nos partenaires, mais nous devons compter sur nos propres forces. Car seuls nous les guinéens pouvons développer notre Guinée”.