Le collectif des avocats en charge de la défense des détenus  politiques en Guinée a réagi  à l’annonce de la libération liberté provisoire partielle accordée à certains écroués au lendemain des violences postélectorales d’octobre dernier.

Par la voix de son coordinateur Me Mohamed Traoré, le collectif de la défense  laisse entendre   que la libération des opposants  Ibrahima Cherif Bah, Ousmane Gaoual Diallo, Cellou Baldé et Abdoulaye Bah ne doit en aucun cas cacher le fait qu’ils sont arbitrairement poursuivis et illégalement privés de liberté depuis plusieurs mois.

 « C’est une bonne nouvelle pour les détenus concernés et pour leurs familles. Mais cette mesure ne doit en aucun cas cacher le fait qu’ils sont arbitrairement poursuivis et ont été illégalement privés de liberté depuis des mois sur la base d’un montage politico-judiciaire. Par ailleurs, il y a de nombreux autres détenus qui doivent être jugés à défaut d’être purement et simplement libérés puisqu’ils n’ont rien fait. Cette mesure vise tout simplement à amadouer l’opinion publique en faisant croire que la justice peut se montrer humaine quand il le faut ».

Ce qui se passe aujourd’hui dans le traitement judiciaire des dossiers des détenus politiques selon l’ancien bâtonnier est tout simplement inqualifiable. C’est pour raison dit-il, je ne vais pas sauter de joie car cela semble être tout simplement le début de la réparation d’une injustice flagrante.

« J’applaudirai quand ils seront tous totalement libres. Le fait que ces quatre détenus puissent être partiellement libres est un pas dans la bonne direction», précise-t-il.

Pour renchérir, l’avocat montre sa colère sur cé qu’il qualifie de dossier politico-judiciaire : «En tant qu’acteur de la justice, je n’éprouve aucune sorte de fierté par rapport au traitement de ces dossiers. Au fond, tout est politique notamment les arrestations, les jugements, les libérations».

TAOB