Depuis l’évasion de Sidy Mohamed Diallo, cerveau présumé des enlèvements en Guinée, la maison centrale de Conakry connait le renforcement de son dispositif sécuritaire. D’ailleurs des policiers et gendarmes ont été appelés en renfort. Mais cela est loin d’être d’une une garantie pour de nombreux détenus qui y voient la présence de nouveaux agents à l’intérieur de la maison carcérale comme une menace à leur sécurité.  C’est le cas  d’Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba, ancien aide de camp de l’ex-chef de la junte militaire Moussa Dadis Camara, inculpé et placé en détention pour le massacre du 28 septembre 2009.

Selon son avocat Me Paul Yomba Kourouma, Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba a entamé une grève de la faim depuis l’arrivée des nouveaux agents qu’il accuse de vouloir régler des comptes à son encontre .

Lisez plutôt les explications de Me Paul Yomba Kourouma

« Depuis deux jours, il refusait de s’alimenter parce qu’il trouvait la présence de la gendarmerie et la police très encombrante dans ces lieux et cela menaçait sa sécurité. Non seulement cela causait une psychose au sein de cette administration qui vivait paisiblement, il se disait que ce ne pas à cause d’un seul individu isolé dont la gestion dépendait exclusivement que du gardien chef de la Maison Centrale, que tous les prisonniers doivent être punis.

Ensuite, il trouvait très anormal la présence des gendarmes et des policiers aussi dans cette administration parce que sincèrement cela ne relevait pas de ces deux corps. Il trouvait sa sécurité très menacée parce que c’est des gens qui avaient pour mission de garder l’extérieur de la maison centrale. Mais bien qu’étant là-bas, ils n’ont même pas pu appréhender un seul évadé. Donc, cela veut dire que leur mission à l’extérieur n’a jamais été accomplie à bon escient à plus forte raison à l’intérieur où pratiquement, ils n’ont aucun rôle à jouer. 

Effectivement, Toumba avait refusé de s’alimenter et de boire. Cela a été porté à la connaissance du département de la justice qui a pris des mesures palliatives et d’exceptions en ce qui le concerne. Désormais, ils vont ouvrir le portail principal de sa cellule, son salon où il s’exerce à 6h du matin au lieu de 9h comme pour les autres et le refermer entre 19h et 20h. 

Lui (Toumba ndlr) il voyait en ces gens-là, comme des infiltrés qui pourraient être en mission de la part leurs chefs impliqués dans le massacre du 28 septembre 2009 et qui pourraient lui régler les comptes. On ouvrait sa cellule qu’à partir de 9h pour la refermer avant même la tombée du jour, alors qu’il est malade. C’est quelqu’un qui fait des crises, il a besoin de voir autour de lui les gens pour une aide éventuelle. Il a aussi besoin de faire quelques petits mouvements, des exercices pour essayer de contrôler son mal parce que c’est dû à sa privation de tous ses droits là en tant que soldat aguerri, c’est ce qui lui a provoqué la maladie. Actuellement même, il est en train de panser une tumeur du pancréas qui est en train de le ronger. (…) ».

A suivre !