OCHA/Gema Cortes Les habitants des pays visés par des sanctions, comme le Venezuela, sombrent dans la pauvreté parce qu’ils ne peuvent pas obtenir les services essentiels dont ils ont besoin.

Les sanctions empêchent les pays et les gens de se développer et, dans un monde en voie de globalisation, cela nuit à tout le monde, ont déploré mercredi des experts indépendants nommés par le Conseil des droits de l’homme.

« Les sanctions font qu’il est plus difficile pour des populations entières de rester en bonne santé et entravent le transport des biens nécessaires au développement économique, entraînent le gaspillage des ressources naturelles, compromettent la durabilité environnementale et la réalisation des Objectifs de développement durable », ont indiqué ces experts* dans une déclaration conjointe à la presse.

« La punition de civils innocents doit cesser », ont-ils affirmé.

Les sanctions unilatérales portent atteinte au droit au développement

Selon eux, de nombreuses personnes dans le monde se voient refuser le droit au développement – à la fois l’amélioration économique de leur pays et leur propre développement personnel – en raison de mesures coercitives unilatérales.

Les experts appellent pour autant les pays qui imposent des sanctions unilatérales à les retirer ou du moins à les minimiser afin de garantir que l’État de droit et les droits de l’homme, y compris le droit au développement, ne soient pas affectés.

« Le principe de précaution devrait être appliqué par les États lorsque des sanctions unilatérales sont prises afin d’éviter tout impact humanitaire négatif sur l’ensemble des droits de l’homme, y compris le droit au développement », ont-ils précisé.

Les experts ont signalé que l’Assemblée générale avait déclaré que le droit au développement est « un droit de l’homme inaliénable et il est reconnu comme tel par la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, la Charte arabe des droits de l’homme et toute une série de déclarations multilatérales sur les droits de l’homme ».

L’application extraterritoriale des sanctions, les sanctions secondaires, les sanctions civiles et pénales nationales visant à mettre en œuvre des sanctions unilatérales qui entraînent un dépassement, exacerbent et étendent leur impact à chaque individu ou entreprise des sociétés ciblées, aux ressortissants et entreprises de pays tiers, aux organisations humanitaires, aux donateurs et aux bénéficiaires de l’aide humanitaire, ont-ils expliqué.

Les activités essentielles au développement de chaque pays souffrent

« Les activités essentielles au développement de chaque pays souffrent lorsque des sanctions unilatérales sont imposées », ont dit les experts. « Les habitants des pays ciblés comme le Venezuela, Cuba, la Syrie et l’Iran sombrent dans la pauvreté parce qu’ils ne peuvent pas obtenir des services essentiels comme l’électricité, le logement, l’eau, le gaz et le carburant, sans parler des médicaments et de la nourriture ».

Lorsque les sanctions américaines bloquent les services de téléconférence et de données dans ces pays et ailleurs, les gens sont privés de webinaires et de réunions en ligne pour l’information, les échanges, l’éducation et la formation, et les médecins ne peuvent pas consulter les bases de données médicales, ont-ils ajouté.

*Les quatre experts auteurs de cette déclaration sont : Alena Douhan, Rapporteure spéciale des Nations Unies sur l’impact négatif des mesures coercitives unilatérales sur la jouissance des droits de l’homme ; Obiora Okafor, Expert indépendant sur les droits de l’homme et la solidarité internationale ; Livingstone Sewanyana, Expert indépendant sur la promotion d’un ordre international démocratique et équitable ; Tlaleng Mofokeng, Rapporteure spéciale sur le droit de toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible.