Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine s’est réuni en avril dernier à Addis Abeba, en Ethiopie, pour se pencher sur les processus de transition en Guinée, au Mali, au Burkina Faso, au Tchad et au Soudan.

Agissant en vertu de l’Article 7 de son Protocole, le Conseil de Paix et de Sécurité :

  1. Exprime sa profonde inquiétude face à la persistance de situations de conflits et de crises politiques ayant un impact négatif sur la paix, la sécurité, la stabilité et la situation humanitaire des pays considérés ;
  2. Souligne que les changements anticonstitutionnels de gouvernement compromettent gravement les progrès réalisés en matière de démocratie, de bonne gouvernance, de paix, de sécurité et de stabilité, ainsi que les efforts visant à promouvoir et à consolider une paix et un développement socioéconomique durables sur le continent ;
  3. Souligne l’importance de s’attaquer aux causes profondes et aux facteurs structurels des changements anticonstitutionnels de gouvernement, comme élaboré dans la Déclaration d’Accra et, en particulier, de travailler en étroite collaboration avec les CER/MR concernés et le Centre de l’UA pour la reconstruction et le développement post-conflit, en identifiant, en initiant et en promouvant des projets intégrés de stabilisation post-conflit axés sur le renforcement de la résilience et la reprise économique ;
  4. Souligne la nécessité de redoubler d’efforts, par le biais d’une approche multidimensionnelle axée sur la paix, la sécurité et le développement, pour accompagner ces États membres dans leurs transitions politiques afin de garantir un retour rapide et réussi à un régime démocratique et constitutionnel ;
  5. Prend note des processus politiques en cours et des efforts de médiation déployés par les Communautés économiques régionales et les Mécanismes régionaux (CER/MR) concernés dans les États membres en transition, qui constituent un moyen constructif de rétablir une gouvernance et un ordre constitutionnel efficaces et inclusifs ;

A l’issue de la rencontre, le CPS de l’UA a formulé plusieurs recommandations visant à éviter de nouvelles crises politiques dans ces pays et leur retour à l’ordre constitutionnel.

En ce qui concerne la Guinée, il a notamment invité les autorités de transition à dialoguer avec l’ensemble des parties prenantes en vue d’instaurer la confiance et de renforcer le caractère inclusif du processus de transition. Sur ce, Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine :

  • Réitère son appel aux autorités de la transition pour qu’elles garantissent les totales libertés de l’ancien Président Alpha Condé ;
  • Appelle à la mise en œuvre du Mécanisme de suivi de la transition en Guinée, comprenant l’UA, la CEDEAO, l’ONU et toutes les autres parties prenantes concernées, conformément au Communiqué [PSC/PR/COMM. (1030(2021))] adopté le 10 septembre 2021, comme cadre global pour un soutien et un suivi coordonnés de la transition en Guinée ;
  • Encourage les autorités de la transition à accélérer l’établissement d’un calendrier de transition avec des échéances clairement définies et des actions prioritaires du gouvernement, conformément au délai prévu par le Sommet extraordinaire de la CEDEAO tenu le 25 mars 2022 ;
  • Souligne l’importance d’un processus politique inclusif représentant pleinement les différentes couches de la société guinéenne et, à cet égard, invite les autorités de transition à poursuivre les consultations avec les différentes parties prenantes, y compris les acteurs politiques et la société civile, sur les défis auxquels le pays est confronté, afin d’instaurer la confiance et de renforcer le caractère inclusif du processus de transition.

Communiqué du CPS de l’UA

Synthèse de TAOB